Après des mois de visioconférences, c'est le retour des discussions autour de la même table et des apartés discrets pour débattre des problèmes mondiaux, avec aussi une réception autour de la reine Elizabeth II ces vendredi et samedi un barbecue sur la plage avec guimauves grillées au feu de bois.
Jusqu'à dimanche, le sommet rassemble Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon et Etats-Unis dans la station balnéaire de Carbis Bay, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Ce sera le premier pour le président américain Joe Biden, engagé sur la voie du multilatéralisme après les années isolationnistes de Donald Trump, comme pour Mario Draghi et Yoshihide Suga.
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C'est le dernier en revanche pour Angela Merkel et peut-être Emmanuel Macron.
Pas question cependant pour le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays préside le G7 cette année, de serrer la main des chefs d'Etat et de gouvernement à leur arrivée: l'événement est soumis à une kyrielle de contraintes pour prévenir les contaminations au coronavirus, dont des dépistages quotidiens.
Des précautions d'autant plus nécessaires que le Royaume-Uni, avec près de 128.000 morts du Covid-19, est confronté à une poussée du variant Delta menaçant la levée des dernières restrictions dans le pays.
Un milliard de vaccinsAu cœur des discussions figurent la reprise d'une économie mondiale laminée par la pandémie et le partage plus équitable des vaccins anti-Covid par les pays riches, qui ont accaparé un maximum de doses au détriment des plus pauvres.
Face à la multiplication des appels à la solidarité, les dirigeants devraient s'accorder pour fournir "au moins un milliard de doses" et augmenter les capacités de production, avec l'objectif de "mettre fin à la pandémie en 2022", selon Downing Street.
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"Le moment est venu pour les démocraties mondiales les plus importantes et les plus technologiquement avancées d'endosser leurs responsabilités et de vacciner le monde, parce que personne n'est protégé tant que tout le monde n'est pas protégé", a déclaré Boris Johnson.
Les Etats-Unis ont d'ores et déjà promis de donner 500 millions de doses, et les Britanniques 100 millions, principalement via le dispositif de partage Covax.
C'est insuffisant, déplorent des ONG: le G7 doit approuver la suspension des brevets sur les vaccins pour permettre une production de masse. Washington et Paris y sont favorables, l'Allemagne s'y oppose fermement.
"Au rythme actuel de vaccination, il faudrait 57 ans aux pays à faibles revenus pour atteindre le même niveau de protection que celui des pays du G7. C'est moralement inacceptable, mais aussi contre-productif étant donné le risque posé par les mutations du coronavirus", souligne Oxfam.
Le président français Emmanuel Macron a aussi appelé les laboratoires pharmaceutiques à donner 10% des doses vendues et souhaité que le G7 endosse l'objectif de 60% d'Africains vaccinés d'ici à fin mars 2022.
Selon l'agence Bloomberg, le G7 demandera également une nouvelle enquête de l'OMS sur l'origine du coronavirus.
Plan Marshall climatiqueLa lutte contre le réchauffement climatique sera l'autre priorité du sommet, qui se veut neutre en carbone, avant la grande conférence de l'ONU sur le climat (COP26) prévue en novembre en Ecosse.
Boris Johnson ambitionne un "plan Marshall" pour aider les pays en développement à décarboner leur économie, selon le Times, à l'image du financement américain massif pour la reconstruction européenne après la Seconde Guerre mondiale.
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En mai, les ministres de l'Environnement du G7 s'étaient engagés à arrêter dès cette année les aides publiques aux centrales au charbon, promettant aussi "des efforts ambitieux et accélérés" pour réduire leurs émissions de CO2.
Avant le lancement du sommet, Boris Johnson et Joe Biden ont affiché jeudi un front uni sur l'urgence climatique, approuvant une nouvelle "Charte de l'Atlantique" qui insiste aussi sur la nécessité de faire face aux cyberattaques.
Si les deux proches alliés sont en phase sur les grands dossiers internationaux, tels que les défis posés par la Chine ou la Russie, qui seront aussi abordés au G7, des crispations persistent sur l'Irlande du Nord, au cœur d'un différend post-Brexit entre Londres et l'Union européenne.
Si Joe Biden s'est gardé de toute critique publique, les dirigeants européens comptent bien rappeler à Boris Johnson leur attachement aux accords signés, que Londres veut remettre en cause face à la colère dans la province britannique.