Trente-trois personnes ont déjà trouvé la mort depuis que le sud du Texas a été frappé vendredi soir par des pluies torrentielles, qui ont provoqué l'évacuation de dizaines de milliers de personnes.
Le décès de dix personnes a été confirmé dans plusieurs comtés du sud-est du Texas, tandis que 23 décès supplémentaires "sont potentiellement liés à Harvey", a annoncé le bureau des médecins légistes de Harris, le comté qui comprend la ville de Houston.
L'Amérique a été ébranlée par la macabre découverte de six membres d'une même famille, portés disparus depuis dimanche, et retrouvés morts dans leur camionnette submergée mercredi.
Parmi eux se trouvaient quatre enfants, âgés de six à 16 ans, qui étaient accompagnés de leurs arrière-grands-parents.
"Nos pires peurs se sont réalisées", a annoncé le shérif du comté d'Harris Ed Gonzalez lors d'une conférence de presse.
Alors que l'eau commence à se retirer à Houston, après que 41 trillions de litres se sont abattus en cinq jours sur l'Etat du Texas, les autorités craignent maintenant de retrouver d'autres corps de personnes coincées par la montée des eaux.
La Maison-Blanche a annoncé que le vice-président Mike Pence se rendrait jeudi au Texas pour rencontrer des personnes évacuées, chose que le président Donald Trump n'a toujours pas faite.
Outre les pertes humaines, l'Etat est concerné par les dégâts matériels causés par Harvey, qui pourraient s'élever entre 30 et 100 milliards de dollars, selon l'agence Bloomberg.
Surtout, une usine chimique du groupe français Arkema située à Crosby est confrontée à des risques catastrophiques pouvant aller jusqu'à une explosion, après les inondations qui ont touché le site.
"Nous nous préparons à Crosby à ce que nous estimons être un scénario du pire", a indiqué Kenneth Rowe, le PDG de la filiale américaine du groupe.
Arkema, qui fabrique des peroxydes organiques sur ce site, avait indiqué mardi soir que les produits chimiques qui y étaient stockés devaient être réfrigérés, mais que l'électricité avait été coupée par les pluies torrentielles et les générateurs de secours noyés.
Le Texas, importante région pétrolière, craint également de voir son économie handicapée, alors que 15 raffineries de la région, comptant pour 20,9% des capacités totales de raffinage aux Etats-Unis, étaient fermées ou en cours de fermeture mercredi.
Malgré tout, la métropole de Houston tente quand même de reprendre une vie normale, puisqu'elle a annoncé que plusieurs services municipaux, comme le métro et la collecte des ordures, reprendraient dans plusieurs quartiers jeudi.
Certains résidents ont commencé à quitter les abris pour rentrer chez eux, et le nombre de personnes privées d'électricité a également été réduit à 59.000.
Plusieurs autoroutes ont également rouvert à la circulation, tout comme les deux principaux aéroports de la ville.
"J'espère que malgré la puissance de cette tempête, la ville de Houston va vite pouvoir redevenir comme elle était et aller de l'avant", a martelé le maire démocrate Sylvester Turner mercredi soir lors d'une conférence de presse.
Beaucoup de Texans, qui multiplient les actes de solidarité avec leurs voisins depuis la catastrophe, partageaient son optimisme.
"Ici, si vous voyez quelqu'un, vous allez le voir et vous faites ce que vous pouvez pour aider", a raconté à l'AFP Cynthia Guillory, 51 ans, une conductrice de camions originaire de Louisiane, qui s'est retrouvée coincée dans les inondations alors qu'elle rentrait de vacances.
"C'est normal au Texas. Tout le monde se rassemble autour d'une cause commune", a expliqué Bernard Redeo, un conducteur de train de 58 ans.
Des élans de solidarité similaires ont été observés à La Nouvelle Orléans, ville frappée par Katrina en 2005, et désormais également menacée par Harvey.
"On se sent liés aux gens qui sont là-bas", a expliqué à l'AFP Henry Cambre, ancien officier des garde-côtes à la retraite. "Les deux tempêtes sont similaires à bien des égards", a-t-il avancé. Harvey a retouché terre en Louisiane, mais La Nouvelle-Orléans, certes touchée par les pluies, échappe jusqu'ici aux inondations.