La quasi-totalité des pays ont déjà mis fin à leurs opérations à l'aéroport international Hamid Karzai.
Le gigantesque pont aérien a permis l'évacuation de près de 112.000 étrangers et Afghans depuis le 14 août, veille de la prise de Kaboul par les talibans, et d'environ 117.500 depuis fin juillet, selon les derniers chiffres communiqués par le gouvernement américain.
Les Britanniques ont mis fin à leur pont aérien"Le dernier vol transportant du personnel des forces armées britanniques a quitté Kaboul", a tweeté hier, samedi 28 août 2021, le ministère britannique de la Défense.
Le dernier avion évacuant uniquement des civils avait décollé plus tôt samedi de la capitale afghane. Des centaines d'Afghans éligibles au départ sont restés sur place.
L'opération d'évacuation s'est déroulée "aussi bien que possible au vu des circonstances", a déclaré le chef des forces armées britanniques, le général Nick Carter, "mais nous n'avons pas pu faire sortir tout le monde et c'est déchirant".
Le Premier ministre Boris Johnson a adressé ses remerciements à ceux qui ont conduit l'opération, au cours de laquelle plus de 15.000 personnes ont été évacuées en moins de deux semaines.
Tout comme la FranceLa France avait mis fin dès vendredi soir à son pont aérien. "Près de 3.000 personnes, dont plus de 2.600 Afghans", ont été mises à l'abri, selon la ministre française des Armées, Florence Parly.
Le président Emmanuel Macron a précisé hier, samedi, que c'étaient 2.834 personnes qui avaient été évacuées depuis le 17 août par "une quinzaine de vols" opérés par la France via les Emirats arabes unis. Parmi ces personnes évacuées figuraient 142 Français et 17 Européens d'autres nationalités, a-t-il ajouté.
Ce pont aérien a dû être interrompu, "les conditions de sécurité n'étant plus remplies sur l'aéroport" de Kaboul en raison du "désengagement rapide des forces américaines", ont expliqué vendredi Florence Parly et le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.
... Ainsi que nombre d'autres pays avant euxLa Suisse, l'Italie, l'Espagne et la Suède ont annoncé vendredi avoir terminé leurs vols d'évacuation, comme l'Allemagne, les Pays-Bas, le Canada ou l'Australie avant elles.
L'Italie assure avoir évacué plus d'Afghans que tout autre pays de l'Union européenne, soit 4.900.
L'Allemagne a exfiltré 5.300 personnes de différentes nationalités, l'Australie 4.100, le Canada plus de 3.700, l'Espagne plus de 2.200, la Norvège 1.100, la Suède le même nombre.
Mais le plus gros contingent l'a été par les Etats-Unis, qui poursuivent leurs opérations.
Et la suite?La France appelle à la mise en place d'opérations humanitaires, avec d'autres pays alliés, pour permettre aux milliers d'Afghans qui n'ont pas réussi à être évacués à partir par d'autres moyens.
Le président Emmanuel Macron a annoncé samedi que des "discussions" avaient été entamées avec les talibans afin de "protéger et rapatrier des Afghanes et des Afghans" en situation de risque.
Ces évacuations sont planifiées conjointement avec le Qatar qui, dans le cadre de ses discussions avec les talibans, a la possibilité d'"aménager des opérations de pont aérien", a précisé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à Bagdad, à l'issue d'un sommet régional.
L'Italie s'est dite "prête, avec les Nations unies, avec les pays limitrophes de l'Afghanistan, à travailler pour garantir à ces personnes, qui ont collaboré avec nous ces 20 dernières années, d'avoir la possibilité" de partir. Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi di Maio, a souligné que commençait désormais "la phase la plus difficile".
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré qu'il remuerait "ciel et terre" pour continuer à faire sortir des gens après le 31 août.
Des milliers de personnes encore dans l'aéroportEnviron 5.400 personnes étaient réfugiées dans l'enceinte de l'aéroport samedi matin, attendant de monter dans un avion, selon les Américains, qui entendent faire en sorte que les évacuations se poursuivent "jusqu'au dernier moment".
En revanche, les milliers de personnes qui étaient massées depuis des jours à l'extérieur, dans l'espoir d'accéder au tarmac, ont disparu, a constaté un journaliste de l'AFP, alors qu'une attaque, revendiquée par le groupe jihadiste Etat Islamique, a fait au moins 85 morts jeudi.