"Cela suffit l'hypocrisie, et la tête dans le sable. C'est cela, ma réponse à la réflexion sur les quelque 600.000 clandestins à régulariser pour faire repartir l'économie", a souligné Teresa Bellanova, qui appartient à Italia Viva, le mouvement centriste fondé par l'ex-chef du gouvernement Matteo Renzi, dans une lettre au quotidien Il Foglio.
"Aucune installation informelle, aucun travailleur au noir", a plaidé la ministre, en déplorant qu'"on s'obstine à ne pas voir (ces clandestins), pour ne s'en rappeler que lorsque l'irréparable nous y contraint".
"Oui c'est à nous, la politique, ceux qui gouvernent", de s'occuper de la question, ou ce sera "la criminalité", la mafia, qui le fera, note-t-elle. Plusieurs centaines de milliers de travailleurs agricoles étrangers sont exposés en Italie à un risque de travail irrégulier et d'exploitation, selon les syndicats.
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Une partie d'entre eux sont soumis au "caporalato", forme moderne d'esclavage où des intermédiaires siphonnent une grande partie des maigres salaires versés.
La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini s'est immédiatement insurgée contre la proposition de Mme Bellanova.
Sa lettre "résume la vision délirante que ce gouvernement a du phénomène de l'immigration clandestine. Les débarquements incessants des clandestins - y compris positifs au Covid-19 - ne suffisaient pas, tout comme les ports toujours ouverts. Maintenant le gouvernement, à travers la ministre Bellanova, pense mettre les mains également sur le secteur agricole", ont dénoncé plusieurs sénateurs de la Ligue, dont l'ex-ministre de l'Agriculture Gian Marco Centinaio.
"Mais comment peut-on penser à régulariser un large continent de clandestins, dont on ne connaît rien, pas même les conditions de santé, pour pouvoir compenser le manque de main-d'oeuvre dans nos élevages, dans nos campagnes?", s'interrogent-ils, en demandant à faire appel au contraire aux chômeurs qui touchent le revenu de citoyenneté.