Le kamikaze a fait exploser sa voiture au milieu d'un rassemblement de nouvelles recrues devant une école du nord de la ville, a indiqué ce responsable à l'AFP. Après avoir donné un premier bilan de 40 morts, il a indiqué que 60 personnes au total avaient péri dans l'attentat et de nombreuses autres ont été blessées. Des sources médicales ont donné un bilan de 29 blessés.
Le responsable de la sécurité a ajouté que l'explosion s'était produite devant l'école "Sanafir" du quartier Mouammar Kadhafi, du nom de l'ancien dirigeant libyen, à la sortie nord de la ville d'Aden.
Aden, reprise en juillet 2015 aux rebelles chiites Houthis et déclarée "capitale provisoire" du Yémen, a connu depuis de nombreux attentats contre les forces de l'ordre et des responsables politiques, dont certains ont été revendiqués par les groupes jihadistes comme Al-Qaïda ou le groupe Etat islamique (EI).
Le dernier de ces attentats s'était produit le 20 juillet. Il avait coûté la vie à quatre policiers et avait été revendiqué par l'EI. Le 6 juillet, les forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire arabe, avaient délogé des jihadistes d'une base militaire d'Aden contre laquelle ils avaient perpétré un double attentat puis lancé un assaut.
Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) avait revendiqué le double attentat suicide et le raid qui avait suivi contre la base jouxtant l'aéroport international, tuant dix soldats.
En mai, l'EI avait revendiqué des attentats particulièrement meurtriers: une double attaque contre des recrues de l'armée et une base militaire à Aden (41 morts) et un attentat suicide contre de jeunes recrues de la police dans le sud-est, à Moukalla (41 morts).
Profitant du conflit armé opposant depuis mars 2015 les forces gouvernementales à des rebelles chiites, les jihadistes d'Al-Qaïda et leurs rivaux de l'EI ont renforcé leur influence dans le sud et le sud-est du Yémen.
Les rebelles chiites Houthis, soutenus par l'Iran, contrôlent la capitale Sanaa et de larges portions du nord du Yémen, alors que les forces gouvernementales sont présentes dans le sud et sont appuyées par une coalition conduite par l'Arabie saoudite.
Dans le sud en général, les forces gouvernementales ont mené depuis mars des opérations qui ont permis de reprendre de nombreuses villes et localités aux jihadistes. Les Etats-Unis considèrent Aqpa comme la branche la plus dangereuse d'Al-Qaïda et mènent régulièrement des frappes aériennes, souvent par drones, contre ses chefs et ses combattants au Yémen.