Yémen: la trêve humanitaire est entrée en vigueur

 
 

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Une trêve humanitaire, censée mettre fin à sept semaines de raids aériens et de combats meurtriers; est entrée en vigueur mardi soir au Yémen, a annoncé la coalition anti-rebelles, tout en prévenant qu'elle répliquerait à toute violation du cessez-le-feu proposé par l'Arabie saoudite.

Le 13/05/2015 à 10h07

La trêve a "absolument (commencé) à 23H00 (20H00 GMT)", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la coalition, le général saoudien Ahmed Assiri. "Mais nous sommes très clairs. S'ils ne (la) respectent pas (...) nous continuerons" les frappes, a-t-il ajouté.

Peu après 23H00, les armes se sont tues à Aden, Lahj et Abyane (sud), alors que les rebelles ont redéployé leurs troupes pour renforcer leurs positions, notamment à Mareb, près de Sanaa, et à Dhaleh, selon des témoins. Et dans la capitale, la situation était calme une heure après l'entrée en vigueur de la trêve, selon des habitants.

La coalition conduite par l'Arabie saoudite mène depuis le 26 mars une campagne aérienne visant à stopper l'avancée des Houthis qui se sont emparés de vastes régions du Yémen dont la capitale Sanaa, poussant à la fuite le président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Ryad.Vendredi, Ryad a proposé un cessez-le-feu de cinq jours renouvelables pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire à la population. Les militaires fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, alliés des Houthis, ont été les premiers à l'accueillir favorablement et les rebelles avaient laissé entendre du bout des lèvres dimanche qu'ils étaient prêts à la respecter.

Jusqu'aux dernières minutes, les violences ont continué entre les Houthis, soutenus par l'Iran et les pro-Hadi.

Lundi soir et mardi matin, la coalition a intensivement bombardé Sanaa, des bombardements "massifs" qui ont causé de "sérieux dégâts" dans la vieille ville de la capitale yéménite, classée au patrimoine mondial de l'humanité, a déploré mardi l'UNESCO.

Moins de deux heures avant l'entrée en vigueur de la trêve, des positions militaires rebelles autour de Sanaa étaient toujours visées par des raids, selon des habitants.

Un cessez-le-feu ne signifie pas "la fin du conflit", a déclaré à l'AFP un diplomate occidental, ajoutant qu'"il y aura encore des escarmouches". Au total, 828 civils ont été tués depuis le 26 mars selon l'ONU. La coalition a perdu un avion marocain que les rebelles ont dit avoir abattu lundi. Selon le porte-parole de la coalition, la chute du F-16 était due à un problème technique ou à une erreur humaine. Il a appelé les rebelles à agir de façon "responsable (vis-à-vis du pilote), qu'il soit mort ou vivant".

Le 13/05/2015 à 10h07