Les six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont formulé cette exigence à l'issue d'une réunion dans la capitale saoudienne de leurs ministres des Affaires étrangères, axée sur la guerre au Yémen où raids aériens et combats se poursuivent sans relâche, principalement dans le sud.
Depuis le 26 mars, l'Arabie saoudite sunnite, grande rivale de l'Iran chiite, dirige une coalition de neuf pays arabes qui bombardent par les airs les positions de rebelles chiites Houthis pour les empêcher de prendre le contrôle de l'ensemble du Yémen. Jusqu'ici, ni l'ONU, ni les grandes puissances n'ont réussi à faire taire les armes.
Les pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) n'ont pas fermé la porte à des pourparlers, mais ont posé des conditions. Dans leur communiqué, leurs ministres des Affaires étrangères ont estimé que toute négociation devait se tenir, "sous les auspices du CCG à Ryad", et que les parties devaient accepter "la légitimité" du président Abd Rabbo Mansour Hadi, exilé en Arabie saoudite.
Ils ont aussi appelé à "la pleine mise en oeuvre de la Résolution 2216" du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée le 14 avril, qui somme les Houthis de se retirer de tous les territoires conquis depuis l'été 2014.
Côté iranien, la position est très différente. D'éventuels pourparlers "doivent avoir lieu dans un endroit qui n'est pas impliqué dans le conflit", a répété mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
La réunion ministérielle de jeudi précède un Sommet consultatif du CCG prévu mardi à Ryad où est aussi attendu le président français François Hollande, premier chef d'Etat occidental à participer à une telle réunion.
Dernier signe en date des tensions grandissantes entre l'Iran et l'Arabie saoudite, Téhéran a convoqué le chargé d'affaires saoudien pour protester contre l'intervention mardi d'avions de combat saoudiens qui ont empêché un avion iranien chargé d'aide d'atterrir à l'aéroport de Sanaa, sous contrôle rebelle.
C'est la quatrième fois en un mois que le chargé d'affaires saoudien à Téhéran est convoqué pour différentes affaires.
Bombardements dans le sud
Sur le terrain, l'aviation de la coalition a intensément bombardé des positions rebelles à Aden, Taëz, Lahj et Abyane, dans le sud du Yémen, où des combats ont aussi opposé des rebelles à des combattants pro-Hadi, selon des sources concordantes. Il y a eu huit morts à Aden, dont trois civils, selon un responsable local.
Des affrontements ont eu lieu également à Kirsh où les rebelles ont bombardé des quartiers résidentiels en représailles au parachutage par la coalition d'armes destinées aux forces gouvernementales, selon des responsables locaux.
La population est, elle, plongée dans une situation humanitaire critique, au moment où le Programme alimentaire mondial (PAM) annonce l'arrêt progressif de ses distributions de nourriture, faute de carburant.
Le conflit a fait plus de mille morts depuis la mi-mars, selon l'ONU qui vient de nommer un nouvel envoyé spécial au Yémen, le Mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed.