Le dialogue social, qui a repris ces dernières semaines entre le gouvernement El Othmani et les syndicats les plus représentatifs comme l’Union marocaine du travail (UMT) et la Confédération démocratique du travail CDT), même s’il n’est pas officiellement clos, achoppe toujours sur la question des augmentations générales des salaires. Le gouvernement s’est dit favorable à une revalorisation de 300 DH. Pas suffisant et inacceptable, répondent en chœur les syndicats, la CDT en tête, qui exigent le double de cette somme, en plus de l’amélioration des allocations familiales.
Ce blocage, estime le quotidien Al Massae de ce mercredi 25 avril, serait derrière la montée d’un cran de la colère des syndicats, qui profitent de l’approche de la fête du 1er mai, une journée nationale et internationale de forte mobilisation des salariés en vue de l’étalage de leur cahier revendicatif. Ainsi, l’UMT s’est fendu d’un communiqué, distribué aux médias, dans lequel elle pointe du doigt le gel des salaires dans les secteurs public et privé, au moment où le pouvoir d’achat se dégrade sous les coup de boutoir de la montée vertigineuse et généralisée des prix.
L’UMT compte donc mettre à profit les festivités du 1er mai 2018 pour faire bloc face aux tergiversations du gouvernement et sa politique présentée comme «antiéconomique et antisociale», selon le quotidien Al Akhbar de ce 25 avril.
De même, la centrale de Miloudi Moukharik entend mobiliser ses troupes en vue de défendre le droit de grève, qu’elle estime être garanti par la Constitution, alors qu’un projet de loi en cours d’adoption compte le canaliser malgré son rejet par les syndicats. Elle prône également la défense du droit «fondamental de la gratuité de l’enseignement public», l’amélioration du système de la santé publique, de la situation des retraités…
Al Akhbar conclut que la CDT n’est pas en reste, puisque selon son membre fédéral Allal Ben Larbi, ses partisans vont hausser le ton durant ce 1er mai et bien au-delà du 1er mai, dans l’objectif d’obliger le gouvernement à respecter les droits des salariés, mais aussi les «principes élémentaires d’un dialogue civilisé».