La très officielle agence de presse algérienne, APS, ne craint pas le ridicule. Elle vient ainsi d’insinuer, dans une dépêche digne de la presse de caniveau, qu’un «Marocain», en l’occurrence Omar Hilale, représentant permanent du Royaume à l’ONU, n’a pas le droit d’occuper le moindre poste dans une institution internationale: «plus de 200 ONG contestent la nomination d'un Marocain à une section des droits de l'Homme à l'ONU», tonne cette dépêche.
Quelles sont ces deux centaines d’organisations non-gouvernementales qui contestent à un Marocain le droit d’occuper un poste onusien? Rien d’autre qu’un semblant d’auberge espagnole, qui accueille n’importe qui, et où on n’y trouve que ce qu’on apporte.
En effet sur les 210 ONG dénombrées par l’APS, mais qui n’en cite qu’une dizaine, on retrouve une ONG nigériane, une autre panaméricaine et, pour démultiplier la meute, les 208 autres ONG restantes, qui relèvent du seul Polisario! De toutes les organisations internationales, ou même nationales, consacrées à la défense des droits de l’homme, et qui ont pignon sur rue, on n’en retrouve pas la moindre trace.
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Mieux, à y regarder de très près, on découvre que l’African law foundation (Nigéria) et l’Association américaine des juristes, placées en tête des ONG du Polisario comme signataires d’une lettre de contestation adressée au président de l'assemblée générale de l’ONU, ne sont pas à proprement parler des organisations des droits de l’homme, mais visent surtout à défendre des intérêts socio-politiques et corporatistes locaux. C’est dire que si ces deux ONG s’affichent comme à but non lucratif, le fait qu’elles signent une lettre aussi haineuse, et portant atteinte à la dignité d’un pays et de ses cadres, prouve qu’elles ne sont pas financièrement désintéressées face à la «diplomatie des pétrodollars».
Pour rappel, cet énième acharnement algérien contre le Maroc a été déclenché par une décision prise par le diplomate nigérian, Tijjani Muhammad Bande, président pour l’année 2019-2020 de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Il a nommé, le mercredi 8 avril dernier, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, au poste de "facilitateur du processus de renforcement des organes des traités des droits de l’homme de l’ONU", une mission qu’il exercera conjointement avec un diplomate suisse. Cette promotion va bien évidemment faire de Omar Hilale un interlocuteur de poids, dont les avis seront très écoutés et pris en considération, aussi bien par le Haut-commissariat des droits de l’homme, que par la Commission des droits de l’homme de l’ONU, voire le Haut-commissariat des nations unies aux réfugiés (HCR).
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Or, quand on sait que l’Algérie a fait des droits de l’homme, qu’elle foule gravement aux pieds sur son territoire, son cheval de bataille pour porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc, on comprend pourquoi Alger tient si fort à déverser à nouveau son venin sur son voisin.
Ce nouveau revers diplomatique est d’autant plus cinglant pour l’Algérie, que la nomination de Omar Hilale comme facilitateur onusien du processus de renforcement des organes des traités des droits de l’homme n’est pas le fait d’un hasard. Concrètement, le diplomate marocain a été choisi en reconnaissance, de la part de l’ONU, des grandes avancées réalisées par le Maroc en matière d’instauration d’une culture des droits de l’homme. Ce succès, très amèrement acté par la diplomatie algérienne, et d'autant plus cuisant qu’elle vient d’essuyer un autre échec, tout aussi cuisant, avec l’éviction tonitruante du candidat algérien Ramtane Lamamra du poste d’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye.