Dans une allocution retransmise en visioconférence, lors de la cérémonie de signature de l’accord, Aziz Akhannouch a félicité les enseignants, qui «méritent, à travers les efforts qu’ils accomplissent, de voir leurs conditions de travail s’améliorer».
Et d’ajouter que «cela a été coûteux, mais c’est un devoir», en référence à l’accord paraphé ce mardi à Rabat par les ministres Chakib Benmoussa de l’Éducation nationale, Younes Sekkouri de l’Emploi et Fouzi Lekjaâ du Budget, ainsi que les dirigeants des cinq syndicats (UMT, CDT, UGTM, FDT et FNE).
«Il y a eu un dialogue laborieux au départ, mais grâce aux efforts et à la patience de tous, l’État a consenti de lourds moyens financiers (une hausse de salaire pour tous représentant un budget d’un total de 10 milliards de dirhams, ndlr) pour répondre aux attentes des enseignants», s’est félicité le chef du gouvernement, avant d’indiquer que les parties ont «réussi à régler un cumul des arriérés de primes et de subventions et un héritage de 10 ans».
Toujours selon lui, «avec la signature de cet accord sur le nouveau statut unifié, qui modifie et remplace le précédent, c’est une nouvelle étape qui s’ouvre pour réussir la réforme et promouvoir l’école publique».
Chakib Benmoussa a exprimé lui aussi la même position en appelant les syndicats et les enseignants à œuvrer pour mettre en place des séances de rattrapage des cours programmés durant les deux mois qu’ont duré les grèves. Ce point figure parmi les dispositions de l’accord.
Au terme de la signature de la convention qui a eu lieu au siège de la primature, au quartier Ryad de Rabat, les syndicats ont salué unanimement l’accord, y compris la Fédération nationale de l’enseignement (FNE - gauche radicale qui regroupe plusieurs coordinations des enseignants grévistes). Celle-ci a d’ailleurs appelé ses adhérents à reprendre immédiatement le chemin des classes.
Selon les termes de cet accord signé pour mettre fin à la grève, il a été convenu d’une refonte de fond en comble du statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale, lequel était à l’origine d’une crise sans précédent dans le secteur. Ce texte modifié fera l’objet d’un décret que le gouvernement adoptera.
«Ce nouveau statut considère tous les fonctionnaires de l’Éducation nationale comme ayant le statut de la fonction publique et jouissant de droits similaires», selon les syndicats, qui affirment que les termes de «fonctionnaires des académies ou fonctionnaires de l’Éducation nationale» ont disparu dans le nouveau statut.
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L’exécutif et les syndicats se sont également mis d’accord sur une série de points tels que le règlement immédiat d’une grande partie des dossiers revendicatifs des catégories du personnel du secteur et la résolution graduelle de certains dossiers catégoriels.
L’autre acquis pour les enseignants est que le gouvernement a accepté de supprimer le seuil de 30 ans comme l’âge limite pour rejoindre la profession. Comme il a accepté de supprimer tout le volet des sanctions du statut unifié et de diminuer le temps de travail et des activités parallèles des enseignants.
Le gouvernement a enfin accepté d’allouer des indemnités forfaitaires aux enseignants du primaire et du cycle collégial en plus de l’augmentation (de 1.500 dirhams mensuels) qui a été accordée à tous les fonctionnaires.