Face à l’adversité politique, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a finalement écarté l’éventualité d’une démission. Bien que rongé par une certaine lassitude, il a choisi de poursuivre ses luttes de l’intérieur, estimant que la stratégie de la chaise vide était contreproductive. Le ministre a opté pour une pression continue au sein des institutions, n’hésitant pas à engager des débats vigoureux avec ses pairs ministres et de hauts responsables pour défendre sa vision, rapporte Assabah dans son édition du week-end des 22 et 23 novembre,.
Lors de récentes interventions, notamment à la commission de la justice à la Chambre des représentants, Ouahbi a vivement reproché au gouvernement de faire obstacle au modernisme en bloquant systématiquement les projets de loi qu’il élabore depuis des années. Ces initiatives, cristallisées par des divergences profondes avec les ministres de la majorité, sont perçues par lui comme un rempart nécessaire contre des positions qu’il juge trop conservatrices, et inadaptées aux mutations de la société marocaine.
Cette détermination s’est illustrée, jeudi 20 novembre, lors de l’examen du projet de loi n° 16/22 portant réorganisation de la profession d’adoul. Le ministre a présenté une refonte significative de cette institution, marquée par un changement sémantique éloquent – du «plan de la justice» à la «profession d’adoul» – et par des avancées substantielles. La plus symbolique est sans conteste l’ouverture de la profession aux femmes, concrétisant des orientations royales et mettant fin à un monopole masculin séculaire, note Assabah.
Le texte ambitionne également d’instaurer une méritocratie exigeante en rehaussant les conditions d’accès, notamment pour les détenteurs d’un doctorat ou d’un diplôme international, et en substituant le système de concours à l’accès direct, afin de garantir l’égalité des chances. Enfin, le projet prévoit la création d’un établissement dédié à la formation initiale et continue des adouls, ainsi que l’implantation de bureaux dans les ressorts territoriaux des tribunaux de première instance, modernisant ainsi l’exercice de cette profession.






