Qui a autorisé, dans la communauté autonome de La Rioja, le transfert de Brahim Ghali, le chef du Polisario et au nom de quoi? C’est la question qui anime nombre d’esprits dans cette région où est située Logroño, ville qui accueille une personne poursuivie pour nombre de crimes (tortures, viols et crimes de guerre) en Espagne.
Après la tempête soulevée au niveau national, la crise atteint donc un niveau régional. Le groupe parlementaire du Parti populaire de La Rioja interpelle ainsi «son» gouvernement, soit celui de cette communauté autonome. Ceci, pour l’interroger sur les membres de cet Exécutif régional ayant autorisé, le 18 avril 2021, l'admission de Ghali à l'hôpital de San Pedro de Logroño, où il se trouve toujours.
Dans une note citée par l’agence d’information officielle espagnole, EFE, ledit groupe affirme que «le Gouvernement de La Rioja (dirigé par Concha Andreu, une socialiste très proche du président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, Ndlr) ne peut pas continuer à se cacher» et «doit révéler tout ce qui s'est passé et assumer ses responsabilités en cas d'acte illégal commis dans cette affaire».
A quel prix? Et qui doit payer?D’après EFE, le groupe du Parti populaire (opposition) a enregistré au parlement régional une batterie de questions relevant le «manque de transparence» de l'exécutif de La Rioja à propos du séjour de Ghali.
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Ces parlementaires accusent la cheffe du gouvernement local de maintenir un secret trouble sur cette affaire. Mais «les habitants de La Rioja méritent de connaître la vérité», à ce sujet, dénoncent-ils.
Les députés contestataires vont plus loin en exigeant des comptes quant au coût de l’hospitalisation et du séjour de Ghali et quant à la partie qui devra en supporter les frais. Ils ne manquent pas de pointer du doigt la responsabilité de leur gouvernement dans la succession de décisions prises en Espagne et qui ont conduit à l’actuelle crise avec le Maroc.
Rappelons qu’hier mercredi 26 mai, au Congrès des députés (chambre basse du Parlement espagnol), le Parti populaire (PP) a fustigé l’attitude du gouvernement Pedro Sánchez qui a accepté d’accueillir clandestinement Brahim Ghali. La porte-parole du parti en charges des affaires étrangères, Valentina Martínez, a déclaré à ce titre que la décision d’accueillir Brahim Ghali aurait dû être faite en toute transparence et «en informant le Maroc».
Martínez a accusé le gouvernement espagnol d’être la véritable origine de la détérioration des relations entre le Maroc et l’Espagne. Une situation «manifestement évitable», due à une politique étrangère «indigne de ce nom», une attitude et une escalade qui ont «renforcé la méfiance du Maroc à l’égard de l’Espagne».