L’avocat du Royaume en France , Me Olivier Baratelli, a déclaré, vendredi dernier, que 19 mois après la plainte déposée par le Maroc contre certains organes de presse et des ONG, qui l’ont accusé d’avoir utilisé le logiciel espion Pegasus, «aucune preuve n’a été apporté à ce jour».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 20 février, que lors d’une conférence de presse consacrée aux derniers développements de cette affaire, l’avocat a dénoncé une «grande manipulation de l’information» et une «énorme rumeur» qui ont visé le Maroc et ses institutions. Et d’ajouter, «nous savions que c’était faux et qu’il s’agit d’une rumeur et une gigantesque entreprise internationale pour déstabiliser le Maroc».
Quelques jours après, ajoute-t-il, le Maroc a engagé des procédures judiciaires devant le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation à l’encontre de « Forbiden Stories» et «Amnesty International» ainsi que contre les «supporters les plus fervents» de ces thèses en France, à savoir les médias «Le Monde», «France Info», «la cellule d’investigation de France Inter», «Médiapart» et «l’Humanité».
Cette affaire, poursuit Me Baratelli, a été plaidée le 15 février devant la cour d’appel de Paris en estimant qu’il avait «l’impression d’une écoute réelle» de la part des magistrats qui devront prononcer leur jugement le 12 avril. D’ailleurs, a-t-il rappelé: «depuis novembre 2021, les rumeurs se sont «éteintes» après que le Premier ministre de l’époque, Jean Castex, avait déclaré devant l’Assemblée nationale que le téléphone du président Emmanuel Macron n’a pas été piraté après avoir été soumis à l’expertise des services compétents qui l’ont examiné et n’ont détecté aucune trace des programmes d’espionnage».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que l’avocat a indiqué que malgré tous ces démentis « Le Monde » et « France Inter » ont continué à diffuser des rumeurs. Ce qui a poussé le Maroc à relancer cinq procédures en diffamation. Et de préciser que : « Nous avons rencontré la procureure et nous avons enrichi son dossier en montrant preuves scientifiques à l’appui, fournies par une équipe d’experts en informatique, qu’il était impossible que le Maroc ait pu utiliser ce logiciel. C’est pour cela qu’au bout d’un an la procureure considère que nous sommes devant l’une des plus grandes opérations de manipulations médiatiques de tous les temps ».
Et Me Baratelli de préciser que l’équipe des avocats du royaume en France a présenté toutes les preuves montrant que le Maroc n’a jamais acheté, ni possédé, ni utilisé de manière directe ou indirecte, le logiciel Pegasus. C’est pour cela que la procureur a considéré qu’il était nécessaire d’ouvrir ce dossier à une grande échelle, via une information judiciaire qui a été confiée en septembre 2022 à deux juges d’instruction, conclut l’avocat du royaume en France.