La gestion qualifiée de «désastreuse» de la vente des moutons de l’Aïd Al Adha par le gouvernement Akhannouch suscite la colère. L’Exécutif, qui a tenu son premier conseil depuis la fête, est toujours sous le choc faute d’avoir anticipé un contrôle strict pour lutter contre la spéculation intense et la prolifération des intermédiaires qui ont généré une flambée des prix jamais égalée.
Des sources proches des cercles gouvernementaux indiquent que les premières accusations sont portées contre le ministère de l’Agriculture, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 21 juin.
Ce département aurait fourni des données peu précises sur le nombre de têtes du cheptel local et sur les besoins en moutons importés. Précisons que les subventions à l’importation d’ovins accordées aux «grands éleveurs» n’ont pas donné les résultats escomptés.
Pour ces mêmes sources, qui ont requis l’anonymat, la responsabilité du secteur de l’agriculture est manifeste car ses responsables n’ont pas pris toutes les mesures pour contrôler les marchés du cheptel. Pourtant, le ministre de tutelle, Mohammed Sadiki, avait rassuré les Marocains: l’offre dépassait la demande et les prix seraient à la portée de tous.
Ces propos suscitent beaucoup d’interrogations au Parlement, dans l’opinion publique et au sein du gouvernement qui vit ce choc de plein fouet. Sadiki avait, en effet, affirmé à maintes reprises que le gouvernement avait pris toutes les mesures pour garantir la stabilité d’approvisionnement du marché national.
Il évoquait ainsi la subvention des aliments pour le bétail et l’instauration d’une prime forfaitaire sur l’importation de 500 dirhams par tête d’ovin pour la période allant du 15 mars au 15 juin.
Aujourd’hui, les critiques des citoyens, des défenseurs du consommateur et des membres du Parlement visent les importateurs. D’autant que le gouvernement n’a pas fourni d’explication convaincante sur l’écart entre le prix d’achat de ces cheptels et le prix de vente sur les marchés locaux pendant la période de l’Aïd Al Adha.