Il est allé trop loin vendredi 26 mai et c’est ce qui lui a valu une arrestation ce lundi matin, peu après 7 heures. L'information a été confirmée à le360 par une source autorisée: Nasser Zefzafi a bien été interpellé par les autorités. Et pour cause, il a interrompu un prêche du vendredi et s'est ainsi rendu coupable d'atteinte à la liberté de culte. Il devrait être déféré devant le parquet et selon la loi marocaine, il risque de 6 mois à 3 ans de prison pour atteinte à la liberté de culte.
Dans un communiqué diffusé le même vendredi, le procureur du roi près la Cour d’appel d’Al Hoceima avait, pour rappel, annoncé qu’il a donné ses instructions pour l’arrestation Zefzafi et l'ouverture d'une enquête au sujet de l'atteinte à la liberté de culte précitée et dont il a été l'auteur en compagnie d'un groupe d'individus à la mosquée Mohammed V.
Ce vendredi-là, l’autoproclamé meneur de la «fronde» d’Al Hoceima n’a épargné personne par ses attaques verbales, insultant, en pleine mosquée, imam (traité de charlatan), autorités (qualifiés d’appareil de répression), médias télévisuels (pervers et prônant le nudité). Le tout, avec un discours véhément marqué par un radicalisme religieux de plus en plus prononcé.
Celui qui citait Karl Marx et Nelson Mandela a vite switché vers d’autres références, islamiques, pour légitimer ses dires. Au risque de se mettre hors la loi. Si le «Hirak» du Rif avait pour base des réclamations d’ordre économique, social et culturel comme il se plaisait lui-même à le résumer, Zefzafi n’a pas tardé à glisser vers un discours politique aussi infondé que dangereux, diffamant les autorités (traitées de colons aâroubis, entre autres ), insultant des personnalités (Fouad Ali El Himma, conseiller du roi ; Mohamed Mounir El Majidi, secrétaire particulier du souverain ; Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur et bien d’autres) et défendant une «ethnie», la sienne, au détriment de toutes les autres composantes de la société marocaine.
Depuis la manifestation du 18 mai dernier à Al Hoceima, Nasser Zefzafi montrait également de grands signes d’instabilité. Même la visite d’une délégation ministérielle dans la ville n’a pas trouvé grâce à ses yeux. Tout le contraire, comme sentant la «cause» lui échapper, il s’acharnait de plus en plus, multipliant les appels à des manifestations qui ont perdu à plusieurs reprises leur caractère pacifique.