AMDH: démissions en cascade suite aux dérapages de Aziz Ghali

Aziz Ghali, président de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH)

Revue de presseLes récentes déclarations d’Aziz Ghali sur la question du Sahara ont provoqué une importante vague de démissions au sein de l’Association qu’il préside. Les démissionnaires contestent également la domination d’un courant radical. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 22/12/2024 à 21h31

L’onde de choc créée par les déclarations d’Aziz Ghali, fortement désavouées, ébranle les fondements de l’association qu’il préside, l’AMDH. Ainsi, l’association connaît actuellement une forte hémorragie. C’est ce que rapporte le quotidien Assabah, qui évoque une «division au sein de l’association» dans son édition du lundi 23 décembre.

D’après le quotidien, «les récentes déclarations d’Aziz Ghali, président de l’Association marocaine des droits de l’Homme, visant le consensus national sur la marocanité du Sahara, ont suscité la colère des membres de son association, qui les ont dénoncées et ont considéré ses propos comme servant l’agenda de parties étrangères».

Depuis vendredi dernier, note Assabah, les démissions se sont poursuivies au sein de l’association, notamment dans ses sections situées dans des villes comme Taourirt et Tan-Tan. Ces démissions, dont le nombre s’est confirmé samedi, selon le quotidien, viennent en protestation contre ce que les démissionnaires ont qualifié de «sélectivité dans la solidarité» et de «violation flagrante du consensus national sur l’intégrité territoriale du Maroc».

D’après le journal, l’un des démissionnaires à Taourirt, en particulier, a «confirmé que sa décision était due à la déclaration d’Aziz Ghali sur la question du Sahara marocain, qui est considérée comme la question la plus importante pour le peuple marocain et, à ce titre, ne saurait être discutable ni faire l’objet de marchandage». Il a ajouté qu’après de telles déclarations, il ne se voyait plus «honoré de continuer à être membre de l’association».

Selon Assabah, les mêmes raisons ont été invoquées par d’autres membres ayant décidé de quitter l’association. Ces derniers ont regretté que l’AMDH soit aujourd’hui «sous la domination d’un mouvement qui a pour habitude de s’écarter des constantes nationales et de se cacher derrière la défense des droits de l’Homme pour faire chanter l’État».

Les démissionnaires, rapporte le quotidien, ont également exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme des «faux pas répétitifs» du président de l’association, Aziz Ghali. Avant ses déclarations dissonantes sur le Sahara marocain, le président de l’AMDH s’était déjà attaqué aux hommes et aux femmes de l’Éducation nationale pour leur participation au déroulement du Recensement général de la population et de l’habitat en septembre dernier. Cette position lui avait valu une vague de désaveu au sein d’un secteur des plus importants de la fonction publique et de la société marocaine.

Cela sans compter, poursuit Assabah, d’autres déclarations dans lesquelles il avait exprimé son soutien à des parties étrangères, telles que l’Iran et le Hezbollah libanais, au détriment de la cause nationale.

La vague de contestation au sein de l’AMDH ne s’est pas arrêtée là. D’autres membres ont menacé de se retirer des différentes instances de cette association pour protester contre ce qu’ils considèrent comme des «positions séparatistes» de certains courants radicaux en son sein.

Ce type de positions, estiment-ils, «constitue une menace pour la solidité et l’unité de l’AMDH, qui est censée être un outil de défense des droits des citoyens et non un porte-voix pour les ennemis de la Nation». Un membre de l’Association à Casablanca a déclaré que «Ghali et ses partisans avaient été surpris par l’ampleur du refus de la société face à ses déclarations».

Par Amyne Asmlal
Le 22/12/2024 à 21h31