La situation des camionneurs marocains, mais aussi de leurs homologues d’autres nationalités, bloqués à El Guerguerat inquiète les professionnels du transport international routier et les centrales syndicales. C’est ainsi que dans un communiqué daté du 23 octobre et rendu public ce dimanche, l’Organisation démocratique du travail (ODT), section transport et logistique, a dénoncé les mauvais traitements dont ont fait l’objet des camionneurs marocains à la sortie d’El Guerguerat. Ces derniers auraient été agressés physiquement et insultés par les coupeurs de routes du Polisario sévissant actuellement dans la zone tampon, située à la frontière maroco-mauritanienne.
Le syndicat, tout en relevant que les camionneurs marocains ont déjà subi ce genre de traitements en ce lieu même, sous la main des mêmes baltajias du Polisario et à pareille date l’année dernière, interpelle le gouvernement marocain en vue de sécuriser le transport routier international entre l’Europe, le Maroc et l’Afrique subsaharienne transitant par El Guerguerat, comme l’exige également l’ONU.
Reconnaissant que les actes subversifs des milices du Polisario ne visent rien d’autre qu’à faire vainement pression sur la communauté internationale à ce moment précis qui précède la réunion annuelle du Conseil de sécurité sur le Sahara, la section transport et logistique de l’ODT demande également au gouvernement d’épauler les entreprises marocaines impactées par ces événements ainsi que les camionneurs bloqués sur place.
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De leur côté, les médias mauritaniens relèvent, ce dimanche 25 octobre, que la flambée des prix des fruits et légumes importés du Maroc, due au blocage du passage d’El Guerguerat, n’a touché jusqu’à présent que la tomate, dont le prix a bondi de 100%. Le kilogramme de ce fruit serait ainsi passé de 500 à 1.000 ouguiyas (soit de 14 à 28 DH), alors que les prix des autres denrées importées sont jusqu’ici restés stables sur le marché mauritanien.
Tous les opérateurs économiques de la région s’attendent à ce que les décisions de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara, qui aura lieu dans quatre jours, remettent définitivement le Polisario à sa place. Ce dernier est d’ailleurs en train de préparer psychologiquement les habitants des camps de Lahmada à un nouveau revers diplomatique à l’ONU. Ainsi, le faux représentant des séparatistes à New York a déclaré, samedi 24 octobre, à l’Agence de presse algérienne, que les «fuites» qu’il a pu glaner sur le projet de la future résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara ne présagent rien de bon pour le Polisario. Selon lui, cette résolution est «porteuse d’inquiétudes, car elle reste dans la lignée de la résolution précédente d’octobre 2019», et serait même plus défavorable au Polisario.
Cette bérézina diplomatique du tandem Algérie/Polisario, devenue récurrente à l’ONU, est telle que certains dirigeants séparatistes craignent qu’elle ne s’étende également à l’Union africaine.
C’est ainsi que le représentant du Polisario en Suède, Saïd Zeroual, connu pour avoir préconisé l’année dernière une opération terroriste contre la Minurso à El Guerguerat, appelle aujourd’hui les siens à faire preuve de «pragmatisme» et de retenue à la frontière maroco-mauritanienne. Craignant que la colère qui sourd silencieusement en Mauritanie ne fasse tache d’huile dans les pays subsahariens, il n’écarte pas l’hypothèse que les opérateurs économiques de ces pays mettent la pression sur leurs dirigeants politiques en vue de se liguer contre le Polisario au sein de l’Union africaine et d'exiger un vote visant à expulser la fantomatique RASD de l’organisation panafricaine. Pour ce faire, il suffira à ces pays d’invoquer le cas d’El Guerguerat, où le Polisario viole constamment la convention de l'Union africaine sur la coopération transfrontalière, dite Convention de Niamey adoptée à Malabo le 27 juin 2014. Cette convention interdit formellement toute action visant à entraver la coopération transfrontalière entre Etats africains.