Après leurs récents sit-in des 22 et 23 juillet dernier devant les bureaux de Brahim Ghali à Rabouni, les commerçants sahraouis sont revenus à la charge ce mardi 4 août. Ils fustigent une nouvelle fois la mise à mort de leurs activités de subsistance à cause d’un «confinement sanitaire imposé aux camps de Lahmada, et utilisé en réalité comme un embargo, voire un emprisonnement collectif, sous prétexte d’éviter la propagation du coronavirus».
Ainsi, et alors qu’ils avaient décidé auparavant d’organiser une manifestation le lundi 3 août, cette dernière a été suspendue à la dernière minute, le temps de jauger la promesse, intervenue entre-temps, des dirigeants du Polisario de répondre aux doléances des manifestants.
Or, lors d’une réunion qui s’est effectivement tenue ce mardi avec les soi-disants ministres de l’Intérieur et du Commerce du Polisario, dans les locaux qui abritent les bureaux de Brahim Ghali à Rabouni, les commerçants ont affirmé avoir finalement fait face à des «portes fermées». Dans un communiqué publié en début d’après-midi, à l’issue de cette réunion où la menace l’a emporté sur le dialogue, le collectif dit «Union des commerçants sahraouis» affirme qu’il ne lui reste plus qu’une seule issue: «manifester dans la rue pour arracher ses droits».
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Tout en dénonçant les intimidations et menaces de répression à peine voilées, les commerçants se disent en droit de se poser cette question, à savoir: «vers où nous mènent les dirigeants du Polisario?», selon les termes de leur communiqué.
Ainsi, ils réaffirment leur détermination à continuer leurs protestations, tout en pointant du doigt la responsabilité directe du chef du Polisario, Brahim Ghali, dans la grave situation que vivent les camps. Ils ont également lancé un appel aux habitants des camps en vue de se joindre en masse à leur mouvement protestataire.
Un appel qui risque de faire rapidement tache d’huile car, selon un site proche du Polisario, «la situation est devenue explosive, et peut éclater à tout moment en raison du mécontentement populaire croissant vis-à-vis de la politique de la direction du Polisario. Cette dernière a choisi de se barricader dans ses tours d'ivoire loin de la souffrance quotidienne des citoyens soumis aux conditions difficiles de la vie des camps, au confinement dû à la pandémie de Coronavirus, à la déliquescence des services sociaux et de santé, sans parler du climat de chaos : conflits fonciers entre familles, vol généralisé des biens privés et de commerces…».
Et ce site de poursuivre: «comme seuls les dirigeants du Polisario et leurs véhicules sont autorisés à circuler entre et dans les camps», il n’est pas besoin d’être devin pour identifier les auteurs de ces vols, qui irritent au plus haut point les habitants de Lahmada.
Les prochains jours risquent d’être intenables pour les oligarques du Polisario, ainsi que pour leur protecteur algérien.