Il fallait s’y attendre et c’est sur Twitter que Carles Puigdemont, ancien président et dirigeant des indépendantistes en Catalogne, aujourd’hui exilé en Belgique, a préféré réagir au désaccord diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Un désaccord né après que Madrid a accepté d’héberger, et d'hospitaliser Brahim Ghali, le chef des séparatistes du Polisario. Le tout, sous une fausse identité, en secret et sans prévenir le Maroc.
La diplomatie marocaine a réagi en convoquant l’ambassadeur espagnol à Rabat et en marquant officiellement son indignation face à l’attitude du voisin du nord. Mais à en croire Puigdemont, accusé de sédition chez lui, le mal serait déjà fait. «Chers amis du Maroc, sachez que l'Espagne ne tient jamais ses promesses. On ne peut jamais payer à l'avance», écrit-il.
Une réaction à un article du site d'informations Yabiladi, publié sous ce titre: «Quand le Maroc sacrifiait sa relation avec la Catalogne pour plaire à l’Espagne».
Dans son Tweet, Puigdemont fait allusion aux nombreux gestes prouvant le plein respect par le Maroc de la souveraineté espagnole et son intégrité territoriale mais qui, aujourd’hui, ne trouvent aucune réciproque.
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On s’en souvient, ce même Carles Puigdemont a eu droit, en mai 2017, à une fin de non-recevoir de la part du Maroc quand il a cherché à tisser des liens avec des officiels marocains et rencontrer des membres du gouvernement à Rabat. Pour la diplomatie marocaine, un accueil et des rencontres de cette nature devaient avoir l’aval des autorités espagnoles.
Autre niet, celui opposé par le Maroc en octobre de la même année au référendum d’indépendance de la Catalogne, à propos duquel Puigdemont était un fervent défenseur.
A travers un communiqué très officiel, la diplomatie marocaine avait tenu, à cette époque, des propos limpides. Le Maroc «rejette le processus unilatéral d’indépendance de la Catalogne, et exprime son attachement à la souveraineté, à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du Royaume d’Espagne», pouvait-on lire.
Alors que l’Espagne a eu l’opportunité d’agir de même et ne serait-ce que d'avertir de la présence sur son sol de Brahim Ghali, rien ne fut fait. Une attitude déloyale et d’autant plus incompréhensible que le chef du Polisario est sous le coup de nombreuses poursuites en Justice dans ce pays pour de multiples viols, atteinte aux droits de l’homme et crimes contre l’humanité. Jusqu’à preuve du contraire, il n’a pas eu, pour l'heure, à s’en inquiéter.