Amina Bouayach s’est d’abord arrêtée sur l’importance du vote à bulletin secret. «C’est une victoire obtenue haut la main à travers un scrutin secret qui a dévoilé un grand nombre de significations positives», a affirmé la présidente du CNDH dans un entretien avec Le360.
L’élection du Maroc à la présidence du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, au détriment de la candidature sud-africaine, a montré que le Maroc possède une maturité, des acquis ainsi qu’une riche expérience en matière des droits de l’Homme, a estimé la présidente du CNDH.
Celle-ci a expliqué que le vote à bulletin secret a permis aux votants (30 voix, dont 10 africaines pour le Maroc) d’exprimer en «leur âme et conscience, et sans pression, l’importance des acquis réalisés par le Maroc en matière des droits de l’Homme, une référence réalisée après un processus de plus de 20 ans».
Amina Bouayach a rappelé que ce processus s’est déployé tour à tour pour régler «nos affaires intérieures (époque de la réconciliation via l’Instance équité et réconciliation, NDLR), pour promouvoir les droits de l’Homme, pour élargir les libertés puis enfin consolider l’État de droit à travers des débats publics et institutionnels».
«Ce sont ces grands atouts qui ont finalement plaidé pour que le Maroc gagne cette élection», s’est-elle félicitée. Et d’ajouter que «l’approche du Maroc a toujours été basée sur l’engagement et le respect des principes en matière des droits de l’Homme». Le royaume s’est aussi toujours «interdit d’exploiter ces mêmes principes à des fins politiques et politiciennes» envers les pays.
Lors du scrutin, les votants ont pris en compte cette approche marocaine qui refuse l’exploitation des questions liées aux droits de l’Homme comme moyens de pression et de propagande politique. Cette approche du Maroc illustre sa «sagesse et sa maturité politiques dans la gestion des différends et des conflits», a-t-elle dit.
Selon Amina Bouayach, le Maroc a présenté avant le scrutin historique son projet de programme, une feuille de route qu’il prévoit de réaliser durant son mandat, notamment pour la lutte contre le discours de la haine, d’utilisation délictuelle de l’espace numérique et de promotion des droits de la femme. Sur ce dernier point, la présidente a rappelé que le Maroc est en train de réviser le Code de la famille.