L’Union africaine (UA) compte huit commissaires. Tous ont salué les aides médicales acheminées, sur instruction du roi Mohammed VI, dans 15 pays du continent. Sauf un. L’Algérien Smaïl Chergui, à la tête du Conseil paix et sécurité (CPS). Ce dernier s’est démarqué des autres commissaires de l’Union africaine qui ont vivement salué ce geste de solidarité active du Royaume, comme un geste sans précédent. En tout cas, aucun autre pays n’avait agi de la sorte vis-à-vis de ses pairs africains.
C’est d’ailleurs ce qui a poussé la Commissaire aux affaires sociales de la Commission de l’Union africaine, Amira El Fadil (Soudan) à appeler les pays africains qui disposent de moyens, en référence à l’Algérie bien sûr, à «suivre le pas solidaire du Maroc». Une solidarité particulièrement louée par Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire de l’UA à l’économie rurale et l’agriculture, dont le pays, l’Angola, reconnaît pourtant le Polisario. Ce qui n’a pas empêché le Maroc de placer la solidarité avant les considérations politiques et d'envoyer à Luanda un avion chargé d’aides médicales, un geste qui «va droit au cœur de tout un chacun en Afrique», dira la commissaire angolaise.
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En plus des commissaires de l’Union africaine, le président du Parlement panafricain, le Comité des représentants permanents de l’Union africaine (COREP), la Communauté diplomatique africaine auprès de l’Union africaine ont salué la «solidarité agissante» du Maroc avec les autres pays africains.
Pour l’Afrique de l’Ouest, la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont tous les Etats membres ont réceptionné une aide marocaine, s’est félicitée, à l’instar de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de cette «manifestation tangible de la solidarité régionale».
Le retentissement international de cette action marocaine a bien évidemment été très mal perçu autant à Alger qu’à Tindouf. Ainsi, le mouvement séparatiste, qui ne cesse de lancer des SOS à répétition pour recevoir de l’aide internationale, le fonds de commerce de ses dirigeants, a tout simplement dénoncé l’aide du Maroc aux pays africains! Il s’est particulièrement focalisé sur le seul cas de la Mauritanie, dont il estime qu’elle est «ainsi poussée à sortir de sa neutralité dans le conflit du Sahara».
Nouakchott, qui traîne la reconnaissance de la «RASD» comme un boulet dont il n’arrive pas à se séparer à cause de la menace militaire pesant sur les quelque 461 km qu’il partage avec l’Algérie, a reçu une importante aide marocaine, transportée par deux avions. Une semaine plus tôt, l’Algérie avait envoyé une délégation de cinq ministres, pour remettre un «lot symbolique» de cartons de masques aux autorités mauritaniennes.
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Pour sa part, le commissaire du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui, en mauvais diplomate, s’est livré à de basses manœuvres. Profitant de la présidence algérienne du CPS au mois de juin, il a glissé un paragraphe tendancieux dans la traduction anglaise d’un briefing, a appris Le360 de sources bien informées. Le paragraphe en question était relatif à une soi-disant détresse de la jeunesse sahraouie dans les camps et visait à alerter sur l’urgence de porter attention à ce dossier. Le Maroc a repéré le paragraphe insidieusement inséré dans la traduction anglaise et protesté vivement, de même que plusieurs autres pays qui siègent au CPS. Chergui et la présidence algérienne ont été obligés de battre en retraite et le passage sur le Sahara a été biffé.
Bien que le CPS soit présenté par son statut comme «l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits», le dossier du Sahara n’est plus de son apanage. En effet, l’Union africaine a décidé, lors de son sommet tenu à Nouakchott le 1er juillet 2018, de se dessaisir de ce dossier au profit du seul Conseil de sécurité de l’ONU.
L’Algérie n’arrive pas encore à comprendre que le temps où elle faisait ce qu’elle voulait à l’UA est révolu. Depuis que le Maroc a récupéré son siège dans l’instance africaine, les basses manœuvres d’Alger finissent soit dans une déchiqueteuse, soit dans une poubelle.