Crise franco-algérienne: des diplomates algériens refoulés à l’aéroport

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre l'extérieur vide de l'aéroport d'Orly alors que le trafic aérien est fortement perturbé en raison de la grève des contrôleurs aériens, à l'aéroport d'Orly, en banlieue parisienne, il y a un mois jour pour jour. AFP or licensors

Revue de presseLes mesures restrictives de la France à l’égard de responsables algériens ont été rapidement appliquées, avec le refoulement de diplomates à l’aéroport. Revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 27/02/2025 à 23h15

Malgré les tentatives algériennes de maintenir un rapport de force déséquilibré, la France semble déterminée à appliquer des mesures restrictives. Selon Al Ahdath Al Maghribia du 28 février, Paris a déjà commencé à limiter la circulation et l’accès au territoire français pour certains responsables algériens.

En effet, des diplomates algériens se sont vu refuser l’entrée sur le sol français à l’aéroport. Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a cherché à détourner l’attention des véritables enjeux de cette crise, attribuant ces mesures à des «querelles politiques internes à la France», où la question migratoire serait devenue un sujet sensible, notamment sous l’influence de l’extrême droite.

Cependant, cette explication ne convainc guère, car il est évident que la tension découle principalement du dossier du Sahara marocain. Preuve en est, le Conseil de la nation algérien a suspendu ses relations avec le Sénat français en réaction à la visite de Gérard Larcher au Sahara marocain. Auparavant, le ministère algérien des Affaires étrangères avait également dénoncé la visite de la ministre française de la Culture, Rachida Dati, à Laâyoune.

En France, cette situation a suscité de vives réactions: hommes politiques, intellectuels et acteurs de la société civile dénoncent, sur les plateaux de télévision, le comportement «voyou» des généraux algériens. Par ailleurs, de nombreux analystes s’interrogent sur le refus de l’Algérie d’accueillir ses ressortissants qualifiés de radicaux, qui appellent à la haine en France, alors que ce même régime a accepté sans broncher la décision du président Donald Trump d’expulser 306 ressortissants algériens.

Dans ce contexte tendu, le Premier ministre français François Bayrou a annoncé son intention de demander à l’Algérie un réexamen complet des accords bilatéraux. Il a même menacé de remettre en cause ces accords, lançant un ultimatum de six semaines aux dirigeants algériens pour qu’ils récupèrent leurs citoyens indésirables.

Par ailleurs, la décision de restreindre l’accès au territoire français à certains responsables algériens pourrait s’étendre à l’ensemble de l’espace européen, relaie Al Ahdath Al Maghribia. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été on ne peut plus clair sur France 2: «Si un pays ne coopère pas avec les autorités françaises, je proposerai que tous les pays européens restreignent simultanément la délivrance de visas».

Par Hassan Benadad
Le 27/02/2025 à 23h15

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