Un policier qui remplit des missions sécuritaires sans aucun ordre de mission de la part de sa hiérarchie et, de surcroît, sans aucun insigne prouvant sa qualité d’agent de police, cela s’apparente à une voie de fait, délit en général lourdement sanctionné.
Selon le quotidien Al Akhbar de ce mardi 10 mai, et suite à un article que ce même journal avait publié, il y a quelques semaines, sur cette affaire, la Direction générale de la sûreté nationale a décidé de muter un policier, qui exerçait précédemment à Safi, vers le Corps mobile d’intervention à Agadir.
A ce policier, il est reproché d’avoir accompli des missions sans ordre émanant de sa hiérarchie, d'autant qu’il a procédé à l’arrestation illégale de citoyens et est entré en contact avec des milieux de la drogue et certains individus sous le coup d’un avis de recherche. Une police dans la police, en somme.
Une mission d’enquête a été envoyée sur place par la DGSN. Elle a enquêté sur les dépassement dudit policier, mais aussi sur certains scandales administratifs présumés au niveau de la Préfecture de police Safi.
Selon Al Akhbar, le commissaire Ahmed Sghaïr, chef du secrétariat particulier de Mohamed Amaoui, préfet de la police de Safi, a été entendu par les enquêteurs, au même titre que l’officier Mejdoub M’Bareck, adjoint en chef du 5e arrondissement de police de Safi.
Suite au rapport présenté par cette première mission, Abdellatif Hammouchi, directeur général de la sûreté nationale, a décidé d’envoyer une seconde mission d’enquête à Safi et Youssoufia.
Celle-ci est à pied d’œuvre depuis vendredi dernier et aura à faire la lumière sur plusieurs dysfonctionnements sécuritaires, administratifs et professionnels.
Elle enquêtera surtout sur les raisons de la présence de noms de hauts gradés de la police sur la liste adressée à la Fondation Mohammed VI des œuvres sociales des fonctionnaires de la sûreté nationale, en vue d’obtenir un logement à Safi. Or, ces officiers sont déjà propriétaires de villas ou appartements, alors que le projet de logements en cours à Safi est dédié aux seuls policiers non encore propriétaires de logement.
D’autre part, cette commission d’enquête ouvrira de vieux dossiers datant de l’époque de Bouchaib Rmail, comme celui de cet officier de police de Safi qui harcelait une policière en lui envoyant régulièrement des photos amorales sur sur son smartphone. Un dossier classé à l'époque et rouvert aujourd'hui.