Quelles sont les origines et les causes de la Guerre des Sables, qui a opposé frontalement les armées marocaine et algérienne durant tout le mois d’octobre 1963, soit il y a exactement 57 ans, jour pour jour? Comment, et où, se sont déroulées les opérations menées par l’armée marocaine et quelle est la nature des armes utilisées? Le Forum des FAR apporte, sur sa page Facebook, un éclairage inédit sur cet épisode qui n’en finit toujours pas d’alimenter le «complexe algérien» vis-à-vis du Maroc.
Et pourtant, tous les torts de cette guerre, qui se terminera rapidement par une débâcle cinglante de l’armée algérienne, reviennent aux politiques algériens. Non seulement ces derniers s'étaient dérobés de leurs engagements bilatéraux signés avec le Maroc, mais avaient, en plus, brandi, à l’époque déjà, l’épouvantail de la «main de l’extérieur» pour détourner l’opinion algérienne de profondes divergences internes.
Lire aussi : Quand deux documentaires sur le Hirak mettent à nu le «complexe algérien»
Ainsi, c’est l’Algérie qui a ouvert les hostilités alors que le Maroc ne demandait rien d’autre que l’application du protocole signé le 6 juillet 1961 à Rabat par feu le roi Hassan II et le président du gouvernement provisoire algérien de l’époque, Ferhat Abbas. En vertu de ce protocole, la partie algérienne reconnaissait que des territoires historiquement marocains, illégalement rattachés par la France au futur Etat algérien indépendant, seront restitués au Royaume dès l’acquisition de l’indépendance par l’Algérie.
Le Forum des FAR explique ainsi que les nouveaux dirigeants algériens étaient englués dans de graves problèmes et dissensions internes, comme la revendication indépendantiste de la Kabylie ou la lutte acharnée en vue de s’accaparer le pouvoir. Pour éviter une guerre civile qui semblait inéluctable, Ahmed Ben Bella, qui venait de prendre le pouvoir le 15 septembre 1963, suite à l’emprisonnement de Ferhat Abbas, «va utiliser une diversion qu’il va nommer l’agresseur marocain». Guerre médiatique anti-marocaine à partir du 30 septembre 1963, expulsion de centaines de Marocains du territoire algérien, exactions contre les nomades et agriculteurs marocains à la frontière…
Durant toute une semaine, ces actes vont servir de prélude à une agression armée de l’Algérie contre le Maroc. Celle-ci aura lieu le 8 octobre 63, quand un poste des Forces auxiliaires est attaqué au lance-flammes, faisant plusieurs morts côté marocain. Malgré la retenue du Royaume dans un premier temps, les agressions algériennes se multiplient au quotidien contre les postes militaires d’Ich et de Tinjoub, avant que le roi Hassan II, ayant épuisé tous les recours diplomatiques, ne décrète la riposte.
Lire aussi : Vidéos. Voici comment l'Algérie apporte la preuve qu’elle est bel et bien un pays ennemi du Maroc
Pourtant, écrit le Forum des FAR, «personne ne pouvait imaginer une guerre entre le Maroc et l’Algérie indépendante. Le Maroc qui a soutenu politiquement, financièrement et moralement les Algériens durant leur guerre d’indépendance a aussi accueilli sur son sol des milliers de réfugiés algériens.»
Le 17 octobre, les FAR ont reconquis l’Oasis de Hassi Beïda et déployé leur rouleau compresseur, où infanterie, blindés et aviation ont rapidement mis en déroute l’agresseur tant sur le front de Figuig et la zone de Foum-Lahcen, qu’aux postes d’Ich, d’Oum-Laachar ou Merkala près de Tindouf. Et ce, au prix de centaines de morts algériens et autres prisonniers de guerre, dont des officiers égyptiens.
Tout en promettant d'autres révélations à l'avenir, le Forum des FAR communique avec précision, à travers des photos inédites, les noms des commandants des unités marocaines engagées sur le terrain, ainsi que la nature de tout le matériel militaire déployé à l’époque de cette guerre.
La Guerre des Sables s’est terminée le 31 octobre 1963 avec la débâcle de l’armée algérienne et la déclaration du cessez-le-feu signée ce jour-là dans la capitale malienne, sous les auspices du négus éthiopien, l'empereur Hailé Sélassié, premier président en exercice de la fraîchement créée Organisation de l’unité africaine (OUA).