«Difficultés passagères, dynamique intacte»: la directrice de la jeunesse défend le Pass Jeunes

Kenza Abourmane, directrice générale de la Jeunesse au sein du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.

Le 24/10/2025 à 17h25

VidéoEn un an, le Pass Jeunes a franchi un cap: 1,3 million d’inscriptions, plus de 250.000 usages en mobilité (tramway et ONCF) et 170 maisons de jeunes équipées d’espaces dédiés. Objectif affiché par la direction de la jeunesse: doubler la base d’utilisateurs d’ici 2026 et faire du dispositif un levier d’accès aux services et à l’autonomie.

Créé en janvier 2025, le Pass Jeunes — une application mobile dédiée aux 16–30 ans — enregistre une montée en charge continue, tant en matière d’abonnés que de qualité de service. Facilement téléchargeable sur App Store et Play Store, l’application a démarré prudemment puis s’est installée dans la durée: elle totalise à ce jour quelque 1,3 million d’inscriptions, dont environ 400.000 utilisateurs actifs. Selon Kenza Abourmane, directrice générale de la jeunesse au sein du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, l’objectif est d’atteindre 2,4 millions de jeunes d’ici fin 2026, soit quasiment un doublement du parc d’utilisateurs.

Conçu comme une porte d’entrée unique vers une offre élargie de services, le Pass Jeunes agrège des avantages tarifaires et des facilités d’accès dans plusieurs verticales: sports et loisirs, mobilité et transport, banques et services financiers, santé, habitat et formation/éducation. Il ouvre notamment l’accès au réseau des maisons de jeunes — près de 800 structures à l’échelle nationale — et propose des réductions dans certains théâtres et cinémas.

Côté mobilité, la dynamique d’usage s’affirme: plus de 250.000 utilisations recensées, incluant quelque 22.000 bénéficiaires sur le tramway et près de 91.000 abonnés auprès de l’ONCF. Sur le segment habitat, 41 opérations d’acquisition immobilière ont été accompagnées via le dispositif, tandis que l’offre culturelle et éducative s’étoffe au fil des semaines.

L’application évolue en continu, avec des nouveautés publiées chaque semaine en partenariat avec des acteurs publics et privés des secteurs du transport, de la santé, de la culture et de l’enseignement. Elle permet également la réservation d’activités dans les maisons de jeunes — dont 170 sont désormais équipées d’espaces de gaming, de studios d’enregistrement et d’ateliers socio-éducatifs et artistiques — afin de favoriser la pratique et l’ancrage local des projets.

Si la trajectoire est favorable, des défis demeurent. La direction générale de la Jeunesse souligne la nécessité de renforcer la coopération avec la société civile pour développer les compétences des jeunes et améliorer la qualité de service, en particulier dans les zones rurales. Elle reconnaît aussi des fragilités en ressources humaines: certaines maisons de jeunes sont restées fermées faute de moyens, d’où l’appel à une enveloppe budgétaire accrue pour accélérer la remise à niveau et la continuité de service.

Au-delà des indicateurs d’adoption, la réussite du Pass Jeunes repose sur l’engagement des bénéficiaires eux-mêmes: une communauté de plus en plus active qui, en s’appropriant l’outil, en fait un véritable levier d’accès à la culture, à la mobilité et à l’employabilité. L’enjeu des prochains mois consistera à amplifier la notoriété du dispositif et à consolider ses usages, afin d’en faire un atout structurant de la politique publique en faveur de la jeunesse.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 24/10/2025 à 17h25