C’est vers 2015 que le Royaume a commencé à prendre réellement conscience de l’importance du soft power sportif. Et surtout du pouvoir magique du football et ce qu’il peut représenter pour l’image d’un pays à l’échelle internationale. Nous en avons d’ailleurs eu une preuve lors du dernier Mondial au Qatar, écrit le magazine La Vie éco dans un dossier consacré à ce thème dans son numéro actuellement en kiosque.
A partir de 2015 donc, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) s’est lancée dans une grande dynamique de coopération avec ses homologues africaines, et ce, en signant quatre accords de partenariat avec les fédérations du Burkina Faso, de la Gambie, du Rwanda et du Burundi. Un effort qui s’est accentué au fil des années pour atteindre, l’année suivante, plus d’une quarantaine de conventions.
Or, compte tenu de leur impact sur le football africain, l’écrasante majorité de ces conventions ont été reconduites en 2019. Sur le volet organisation, une vitrine de la stabilité politique et sociale d’un pays, les trois éditions du Mondial des clubs, à dimension internationale, et particulièrement la toute dernière, ont fait la démonstration grandeur nature de ce dont le Maroc est capable.
Plus encore, relève l’hebdomadaire, il n’est plus nécessaire de relever combien est importante la présence d’un pays dans les instances sportives internationales. Là encore, la présence influente du Maroc dans les instances footballistiques sur le continent et à l’international, en la personne du président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, n’échappe à personne. Il est en place depuis 2014 à la CAF dont il est devenu vice-président trois ans après et où il a occupé plusieurs postes à responsabilité.
Mieux encore, en 2021, il est élu au conseil exécutif de la toute puissante FIFA. Après son arrivée à la présidence de la FRMF en 2014, et en convergence avec la diplomatie marocaine orientée Afrique, Fouzi Lekjaa a pu monter les échelons en s’assurant un poste au sein du Comité exécutif de la CAF, confirme Moncef Lyazghi, chercheur en politique des sports, cité par La Vie éco.
Un coup d’autant plus important que Fouzi Lekjaa a pu évincer, en cours de route, l’Algérien Raouraoua qui, à l’époque, était considéré comme indéboulonnable, de la présidence de la CAF, souligne le spécialiste. Le Maroc, poursuit-il, a beaucoup contribué à porter le Malgache Ahmad Ahmad à la présidence de l’instance panafricaine, en fédérant une quarantaine de voix, contre sept pour Raouraoua. Et, conclut ce spécialiste, «contrairement à ce que certains qualifient d’un travail de coulisses, c’est à travers des actions de lobbying bien menées par le Maroc que cela a été rendu possible».
Le Maroc a toujours su tirer grand profit des occasions que lui offre le sport. L’exemple le plus récent date d’il y a quelques semaines. En effet, c’est à l’instant où tout le monde étudiait les chances du Maroc d’organiser la CAF en 2025, une organisation que lui disputent, dans les conditions que l’on sait, son voisin, l’Algérie, que le Maroc a annoncé sa candidature pour celle du Mondial 2030. Un coup d’éclat diplomatique. C’est le moins que l’on puisse dire pour qualifier la gestion de cette annonce.