Depuis maintenant plusieurs jours, une mini-crise a éclaté entre des commerçants marocains et la douane de leur pays au niveau du poste frontalier d’El Guergarate.
En cause, les camions et les minibus que ces commerçants du sud marocain utilisent pour le transport de leurs marchandises entre le Maroc et la Mauritanie ont été modifiés en vue d’amplifier leur capacité en matière de cargaison. Ainsi les minibus ont été surélevés alors que les camions-remorques ont été rallongés. C’est ce surplus au niveau de l’envergure des véhicules que la douane marocaine a considéré comme illégal et exigé des contrevenants de payer des taxes pour le surplus du poids afférent, soit entre 100 et 150.000 DH de droits de douanes.
Selon une source, qui s’est confiée au site mauritanien «anbaa.info», ce bras de fer a éclaté «lorsque le bureau de douane marocain d’El Guerguerat a mis en application une décision interdisant à tous les types de mini-fourgonnettes et d’autobus de transporter du matériel commercial sur leur caisson-plafond», en plus de «l’interdiction également du franchissement de camions dont la longueur ou la hauteur dépasse les normes spécifiées par le constructeur d’origine».
Face à la fermeté des douaniers qui s’en tenaient à l’application de la loi, les commerçants ont alors décidé, vendredi dernier, d’ériger un bivouac sur place et de bloquer le passage en obstruant la route au niveau de l’espace qui se situe entre les postes douaniers marocain et mauritanien, ne laissant passer que les voitures particulières, dans les deux sens.
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Mardi, et toujours selon le site mauritanien, une délégation du département d’Abdelouafi Laftit a été dépêchée à Dakhla, d’où elle s’est rendue à El Guerguerat pour, enfin, débloquer la situation. Un happy-end qui ne doit pas plaire du tout du côté de Rabouni.
En effet, les médias du Polisario ont bien sûr tenté d’exploiter cette situation purement commerciale en faisant croire qu’il s’agirait d’une affaire «politique» ayant des relents séparatistes. D’ailleurs des éléments du Polisario auraient vainement essayé d’entrer en contact direct avec les commerçants, ce que ces derniers ont fermement refusé en affirmant que cette affaire est strictement maroco-marocaine. C’est ce qui a amené la presse séparatiste à taxer certains commerçants de «mercenaires à la solde du Maroc», avant d’accuser les autorités mauritaniennes et marocaines de s’être liguées pour imposer un «embargo alimentaire sur les commerçants en vue de casser leur mouvement de protestation».
En parlant dans ce cadre de positionnement «incompréhensible de nos frères mauritaniens», la langue des médias du Polisario a fourché en reconnaissant indirectement la solidité de la coopération que le Maroc et la Mauritanie ont nouée, particulièrement au niveau de leurs frontières terrestres communes.