Cette double victoire du Maroc, annoncée le mercredi 10 janvier 2024, «n’a été ni arrachée ni obtenue au coude à coude avec le représentant sud-africain, l’avocat du régime algérien, Mxolisi Nkosi». Elle a été, rappelle-t-on, le fruit d’un large score de 30 voix pour le représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies à Genève, Omar Zniber, contre 17 voix pour le concurrent sud-africain.
Un responsable gouvernemental a rappelé que «l’élection du Maroc s’est déroulée, fait rare, via un vote à bulletin secret», ce qui signifie que de nombreux pays «ont privilégié la raison et la juste valeur des avancées réalisées par le Maroc en matière des droits de l’Homme».
«Sur les treize pays africains représentés au sein du Conseil des droits de l’Homme, dix ont voté pour le Maroc», a indiqué le politologue Moussaoui Ajlaoui, qui souligne que le Maroc savait qu’il allait remporter cette élection, car il était «conscient de ses acquis démocratiques en matière d’ancrage de la culture des droits de l’Homme à l’échelle nationale et du renforcement de leur exercice au bénéfice de la population marocaine».
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«Sous l’impulsion royale, le Maroc a su mettre à profit son activisme au cours de son troisième mandat au Conseil des droits de l’Homme pour mener une bataille diplomatique décisive pour accéder à la présidence de l’un des organes les plus prestigieux des Nations unies : le Conseil des droits de l’Homme», a commenté l’universitaire Samir Lafdadi.
Cette victoire du Maroc, souligne-t-on encore à Rabat, constitue «le couronnement d’une ambition légitime, car le Royaume a contribué aux travaux du Conseil des Droits de l’Homme depuis sa création en 2006». «Le rôle constructif qu’il y déploie, à travers les nombreuses passerelles jetées avec les autres membres du Conseil, en a fait un membre écouté et respecté par tous», ajoute Moussaoui Ajlaoui. Et de signaler à juste titre que, «à New York ou à Genève, le Maroc a contribué, grâce à ses vocations de fédérateur et de facilitateur, à l’édification et au renforcement institutionnel du Conseil des droits de l’Homme».
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Le Royaume s’y est aussi illustré «avec constance, en cultivant l’excellence pour développer des alliances avec d’autres États sur des thématiques cruciales pour la promotion des droits de l’homme à l’international», indiquent les deux universitaires. Le Maroc a ainsi noué nombre de partenariats sur des sujets comme «l’impact des nouvelles technologies sur les droits de l’Homme, l’éducation aux droits de l’Homme, le droit à bénéficier d’un environnement sain et durable, l’impact négatif de la corruption sur la jouissance des droits de l’Homme et la prévention et la lutte contre les discours de haine». Ces alliances développées avec de nombreux États ont fait du Royaume «une vraie force de proposition», expliquant «le succès retentissant de la candidature marocaine, qui a su séduire et produire de l’impact».
Pour Moussaoui Ajlaoui, le Maroc «a su mener une campagne efficace, constructive et fédératrice, mettant en avant son bilan en tant que membre actif du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU». Cette victoire historique, a-t-il poursuivi, «constitue une preuve de la confiance et du crédit que la communauté internationale accorde au Royaume et une reconnaissance de la clairvoyance de la vision royale qui a impulsé des chantiers stratégiques engagés depuis plus de deux décennies en matière d’État de droit et de droits de l’Homme».