C’est ce mercredi 26 mai qu’a été enterré dans le cimetière dit de Smara, dans les camps sahraouis de Tindouf, l’ancien dirigeant du Polisario, Sid'Ahmed Ould Hadda, alias Al Batal, à l’âge de 70 ans, des suites du Covid-19.
Ancien directeur de la sécurité militaire du Polisario, de 1979 à 1982, Ould Hadda a été ouvertement accusé de crimes contre l’humanité, dès le milieu des années 80, par la «Fondation Danielle-Mitterrand - France Libertés», du nom de l’épouse de l’ancien président français, François Mitterrand.
Cette fondation, qui soutenait pourtant les thèses séparatistes du Polisario, a pointé du doigt de nombreux tortionnaires dans les camps de Lahmada, à leur tête, Ould Hadda, dont il a été prouvé qu’il a torturé et tué de nombreux prisonniers, parmi lesquels des prisonniers de guerre marocains.
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Il faisait également l’objet de nombreuses plaintes, déposées par ses victimes sahraouies et espagnoles, devant les tribunaux de Madrid pour séquestrations, viols, tortures et assassinats. Ce qui l’empêchait de voyager vers l’Europe, bien que la direction du Polisario lui a successivement, à partir de 2007, donné les titres de «ministre» de la Communication, puis de l’Equipement.
Bien avant de devenir membre de la direction du Polisario en 1976, et y occuper ensuite de nombreuses autres fonctions, Ould Hadda était surtout connu pour avoir initié un important trafic d’armes entre la Libye et les camps de Tindouf au milieu des années 70. D’ailleurs, ces dernières années, il a mis cette expérience de trafiquant d’armes au profit d’une filière du Polisario qui fournissait certains mouvements terroristes s’activant dans le nord du Mali et au Sahel.
C’est ce passé trouble de trafiquant et de tortionnaire notoire qui explique que ce dirigeant séparatiste a été enterré ce mercredi à la hâte. Il n’a pas eu droit à des funérailles officielles à l’instar de ses anciens collègues du Polisario, comme Mohamed Khaddad ou Ahmed Boukhari, pour ne citer que ceux récemment décédés à l’ère du Covid-19.
Cet enterrement précipité s’explique par la peur de voir ses victimes et leurs ayants-droit, qui se comptent par centaines dans les camps de Lahmada, venir manifester au cimetière. Une action de la sorte serait d’autant plus malvenue que l’affaire Brahim Ghali, le chef du Polisario lui-même, continue de faire scandale en Espagne, où il est hospitalisé depuis plus d’un mois en attendant d’être entendu par la justice locale.