Dans un entretien avec Le360, le nouveau président du Collectif international de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie en 1975 (CiMEA-75), Mohammed Cherfaoui, a expliqué que 49 ans après cette «tragédie» provoquée en 1975 par l’ex-président algérien Houari Boumedienne, les plaies de 45.000 familles d’origine marocaine qui vivaient en harmonie avec le peuple algérien «restent encore ouvertes».
Leur expulsion manu militari, appelée également «Marche noire», a eu lieu le 18 décembre 1975 en réaction à la Marche verte qu’avait organisée le Maroc le 6 novembre de la même année pour récupérer son Sahara qui était sous occupation espagnole.
Mohammed Cherfaoui a souligné que son organisation continuera à défendre les droits de ses membres jusqu’à ce que l’État algérien présente «ses excuses aux familles» et dédommage l’ensemble des victimes dont «les biens ont été spoliés».
Le président du CIMEA-75 s’exprimait ce mardi 5 mars au lendemain d’une assemblée générale lors de laquelle les rapports moral et financier de l’association ont été adoptés et le bureau exécutif et le conseil d’administration ont été renouvelés.
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«Nous allons célébrer en 2025, dans l’angoisse, l’amertume, le triste 50ème anniversaire de cette déportation inhumaine causée à des milliers de familles dont le seul tort était qu’elles portaient la nationalité marocaine. Beaucoup d’entre elles étaient unies par le mariage maroco-algérien», a-t-il rappelé sur un ton émouvant.
Et d’ajouter qu’il a un rêve, celui de voir le régime des militaires algériens reconnaître sa responsabilité en présentant «ses excuses» et demandant «le pardon» des victimes. Si cela arrive d’ici 2025, «le Collectif international de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie suspendra alors ses actions au niveau international».
À défaut, a martelé le militant, «l’association mettra en œuvre son programme d’action en renforçant notamment ses recours auprès des organisations internationales comme la Commission des droits de l’Homme de Genève, l’ONU à New York et la Cour internationale de justice de La Haye».
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Mohammed Cherfaoui a en outre appelé la société civile algérienne à s’associer à ces actions pour défendre les droits des familles expulsées arbitrairement.
Le CiMEA-75, qui compte parmi ses membres des victimes de cette expulsion et d’autres acteurs soutenant cette cause, s’appuie, pour chacune de ses actions sur les principes contenus dans la Charte des Nations unies, la Déclaration universelle des droits de l’Homme et les conventions internationales relatives aux droits humains et les mécanismes connexes.