Contrairement à plusieurs de ses compagnons salafistes d’hier, dont Abou Hafs qui a pris une trajectoire résolument moderniste, et qui ont fait leur aggiornamento idéologique depuis un certain temps, le «cerveau» de la Salafiya Jihadiya, Hassan El Kettani, persiste, lui, dans son extrémisme obscurantiste.
Le quotidien Assabah de ce vendredi 26 janvier rapporte qu’El Kettani s’est fendu de déclarations à nombre de sites électroniques, dans lesquelles il exprime son désaccord vis-à-vis de la décision du roi, Commandeur des croyants, d’ouvrir la fonction de «adoul» à la femme marocaine. Selon ce barbu enturbanné d’un autre âge, cette décision «relève de la laïcité pure et du non-sens», d’après les expressions rapportées par le quotidien.
Cette sortie a fait immédiatement et vigoureusement réagir la société civile marocaine, et particulièrement le Front de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, qui a sorti un communiqué dans ce sens, et dont Assabah a reçu copie. Les initiateurs de ce communiqué condamnent fermement les déclarations de Hassan El Kettani, qualifiées de «terroristes» et relevant d’une «profonde ignorance du fiqh musulman, de ses objectifs et principes généraux». Ils rappellent aussi au théologien de «l’obscurantisme» que la décision d’ouvrir l’adoulat aux femmes s’inscrit dans le cadre du raffermissement de l’égalité des droits entre l’homme et la femme, et a été prise après consultations et avis favorables des institutions et sommités religieuses du pays.
Accusé de faire de l’Islam un fonds de commerce et d’être un ennemi de la promotion des droits de l’homme et des libertés, El Kettani a été traité de «cheikh de l’extrémisme et du terrorisme» qui tente de vendre à ses acolytes une «vision machiste», voire «anarchiste», de l’Islam puisque ne respectant ni les êtres humains, ni les institutions constitutionnelles du pays, ni l’Etat lui-même.
Enfin, le communiqué rappelle que le Maroc a été pionnier dans le domaine de l’intégration, dès son indépendance, de la femme dans le corps de la magistrature en particulier, et de la fonction publique en général. Et ce en total respect du droit marocain, des conventions internationales et des préceptes de l’Islam qui donnent à la femme tous ses droits.