Question légitime au milieu de la crise de l’enseignement qui menace la saison scolaire: qui a intérêt à faire échouer toute solution à cette crise et de s’obstiner à ne pas arrêter cette grève qui saigne l’école? D’après l’éditorialiste d’Al Akhbar (20 novembre) il existe de nombreux indicateurs inquiétants qui contraignent les observateurs avertis à poser cette question légitime. Sinon comment expliquer qu’un document officiel concernant le prélèvement sur les salaires des enseignants grévistes ait fuité et fut diffusé sur les réseaux sociaux. Comme par hasard la fuite de ce document signé par le Secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale a eu lieu la veille du début du dialogue que le chef du gouvernement s’est engagé à conduire personnellement.
Pourquoi les enseignants ont brouillé les cartes en lançant un hashtag qui amalgame l’organisation par le Maroc du Mondial 2030 avec leur cahier revendicatif? Comme si la coupe du monde de football était responsable des problèmes catégoriaux des enseignants et de l’augmentation des salaires ainsi que du statut unifié. Des dossiers qui trainent depuis 2003.
Quelle mouche a piqué le ministre de la Justice pour venir envenimer davantage la situation et jeter de l’huile sur le feu? Qui est derrière cette fake news qui attribue au ministre délégué Fouzi Lekjaa des propos selon lesquels il aurait refusé l’augmentation des indemnités des enseignants?
Il est clair, poursuit l’éditorialiste d’Al Akhbar, que certains cherchent à pêcher en eau trouble en transformant le statut des enseignants en un combat politique pour régler leurs comptes à différents antagonistes. «Il est regrettable c’est ces manœuvres soient menées par des personnes censées être proches du gouvernement ou sous sa tutelle, tout en prétendant défendre l’école et l’enseignant. Il faut savoir que les problèmes de l’enseignement ne se résolvent pas avec des discours populistes ou des promesses irréalisables ainsi que par des slogans enthousiastes qui confondent une revendication sociale avec des objectifs politiques», souligne l’éditorialiste.
Et d’ajouter que «personne ne croira que l’on peut entamer un dialogue sérieux quand certains font fuiter des documents administratifs, quand certaines langues se délient pour souffler sur les braises et quand d’aucuns rêvent de porter atteinte à la stabilité politique et à la sécurité en s’adossant sur le statut unifié des enseignants».