Lundi dernier, 16 membres de la direction de l’Istiqlal ont été interdits d’accès au siège central du parti, à Rabat, sur ordre du secrétaire général, Hamid Chabat. Suite à cela et selon des informations concordantes rapportées par les quotidiens Assabah et Al Akhbar dans leur édition de ce jeudi 30 mars, ces 16 opposants ont décidé de tenir une réunion, le soir même, au domicile de l’un des dirigeants du parti et actuel président du Conseil régional de Laâyoune-Sakia El Hamra, à savoir Hamdi Ould Errachid.
Le lendemain, ces refuzniks de l’Istiqlal, qui viennent grossir les rangs d’un premier groupe déjà banni par Hamid Chabat (Taoufiq Hjira, Yasmina Baddou, l’ambassadrice au Chili Kenza El Ghali, Mohamed Sihamid…), ont pris attache avec les parlementaires du parti pour leur exposer une démarche destiné à sauver le parti. Car, selon eux, l'Istiqlal, sous la direction «irresponsable de Hamid Chabat, traverse la plus profonde crise de sa longue histoire», essentiellement à cause de «la logique de confrontation tous azimuts initiée à l’encontre des membres du parti lui-même, des institutions du pays, des autres partis composant le champ politique national et même des pays amis du Maroc». A ce propos, Assabah évoque les déclarations irréfléchies, voire incendiaires, qui ont conduit à un isolement, de plus en plus perceptible, de l’Istiqlal.
Pour leur part, les parlementaires du parti, conseillers et députés, ont exprimé leur désarroi face à l’incohérence des positions exprimées par Hamid Chabat et disent qu’ils ne savent plus, à la veille de la formation du gouvernement El Othmani, s’ils vont aller grossir les rangs de l’opposition ou soutenir la majorité.
In fine, souligne Al Akhbar, ils sont désormais 16 membres du Comité exécutif (sur un total de 27) et 60 parlementaires (sur les 25 conseillers de la Chambre haute et 46 députés) à vouloir en finir une bonne fois pour toutes avec Hamid Chabat. Et le plus vite sera le mieux, ajoutent-ils. S’ils proposent la convocation urgente d’une réunion extraordinaire du Conseil national du Parti (parlement interne) pour destituer Hamid Chabat, ils lui entrouvrent néanmoins une porte de sortie honorable: celle de la démission.
Cités par Assabah, les «putschistes», comme les appelle Al Akhbar, affirment que «mieux vaut sacrifier un seul individu plutôt que de laisser toutes les structures d’un grand parti imploser, puis s’écrouler, par le fait de ce même individu.»