«Fière de son passé riche et varié, avec ses monuments historiques marocains, espagnols, et sa touche andalouse, Tlemcen, la ville de l’art et de l’histoire est surnommée la perle du Maghreb», était-il écrit dans ce post, publié le 15 avril dernier, sur la page Facebook d'Air Algérie. Un post bénin, visiblement dépourvu de tout coefficient politique. Mais c’était sans compter avec le régime algérien incurablement malade du Maroc. Sur la Toile, ce post a suscité un tollé auprès d’internautes outrageusement gavés par la propagande anti-marocaine de la junte algérienne et qui digèrent mal que Tlemcen puisse avoir un passé en lien avec le Maroc. Un fait qui est pourtant une réalité historique incontestable.
Aussitôt posté, aussitôt effacé, le post a bien vite été remplacé par une version épurée de toute mention au Maroc, l’ennemi juré. «Fière de son passé glorieux et prospère, Tlemcen “la ville de l’art et de l’histoire“ surnommée la “Perle du Maghreb“», peut-on désormais lire dans cette invitation à visiter Tlemcen, à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle ligne aérienne qui dessert cette ville de l’ouest algérien.
On pensait que le repentir de Air Algérie allait suffire, et que la page est tournée de cet énième épisode de la pathologie du régime algérien. Mais c’est mal connaître la gravité du mal qui ronge les gérontes au pouvoir algérien.
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Ainsi, Air Algérie a publié un communiqué hier, 19 avril 2022, pour annoncer qu’il a été mis un terme au contrat de Mme Nahla Benbelkacem, directrice marketing d’Air Algérie, avec effet immédiat. Selon la presse algérienne, avant d’être limogée pour faute grave, la directrice marketing d’Air Algérie aurait fait l’objet «d’un questionnaire» au sujet de son post sur les réseaux sociaux. Autrement dit, elle aurait été soumise à un interrogatoire au sujet de ses convictions et de ses motivations pour ne s’être pas opposée à la promotion de l’héritage marocain de Tlemcen.
Nahla Benbelkacem n’est pas, au demeurant, la seule à avoir fait les frais de cet incident qui, révèle la presse algérienne, a été suivi avec la plus grande attention par la présidence du pays. En effet, il a aussi été procédé à la résiliation du contrat qui liait Air Algérie à l’agence Ganfood, filiale algérienne du groupe français en conseil de communication, Havas Group, et chargée de la communication d’Air Algérie sous la supervision du service marketing.
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Cet épisode dramatiquement risible, digne d’une pièce burlesque, est une démonstration de plus de la haine viscérale que nourrit le régime algérien à l’endroit du Maroc. Une maladie incurable qui fait des ravages et justifie même des licenciements à la fois abusifs et grotesques. Car avec le limogeage de la directrice marketing d’Air Algérie, le message passé aux Algériens est on ne peut plus clair: il est interdit d’évoquer le Maroc, à moins que ce ne soit sous forme d’une attaque agressive.
Une question se pose aujourd’hui: comment vont réagir Tebboune, Chengriha et les chibanis au pouvoir en Algérie à l’architecture typiquement marocaine de l’aéroport de Tlemcen? Couvrir l’édifice à la manière de Christo? Juger dans une cour martiale l’architecte de l’aéroport qui, bien inspiré, a visiblement voulu souligner le passé marocain de cette ville? Ou bien décréter par un communiqué présidentiel la démolition pure et simple de l’aéroport? Avec ce régime, incurablement névrosé, l’hypothèse la plus loufoque est probablement celle qui a le plus de chances de se produire.