Le gouvernement se prépare à tenir un nouveau round de dialogue social avec les centrales syndicales les plus représentatives, en incluant la participation des représentants des employeurs, en avril prochain. Ce rendez-vous, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du mercredi 26 mars, intervient dans un climat marqué par des tensions et une escalade des revendications, ce qui lui confère une importance particulière, dépassant le cadre d’une simple rencontre de négociation périodique. Le climat est particulièrement tendu, notamment après le report de la session de septembre dernier, que les syndicats ont perçu comme un recul du gouvernement par rapport à ses engagements envers les travailleurs.
La situation est d’autant plus complexe que les syndicats n’ont, jusqu’à présent, reçu aucune invitation officielle de la part du gouvernement, malgré les assurances de Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, quant à l’engagement du gouvernement à respecter l’échéance prévue.
Les tensions entre le gouvernement et les syndicats se sont exacerbées avec l’adoption de la loi réglementant l’exercice du droit de grève, sans concertation préalable, suscitant une vive polémique quant au respect du dialogue comme mécanisme de résolution des conflits sociaux.
Les syndicats considèrent cette loi comme une atteinte aux libertés syndicales. «Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), a déclaré que son adoption sans accord avec les partenaires sociaux représentait une restriction systématique des droits des travailleurs», rappelle Al Akhbar. L’UMT a exigé le retrait de cette loi, réaffirmant son attachement au droit de grève, qu’elle considère comme un acquis historique et un droit garanti par les conventions internationales, ainsi que par la Constitution.
Le syndicat de Moukharik a également souligné qu’il avait pris acte de la décision rendue le 12 mars 2025 par la Cour constitutionnelle concernant la loi organique n° 97.15 définissant les conditions et modalités d’exercice du droit de grève, tout en s’abstenant de tout commentaire par respect pour la justice.
Par ailleurs, la centrale syndicale a dénoncé une loi «coercitive et répressive» qui, selon elle, prive les travailleurs de leur droit à la grève. Elle affirme que cette législation a été élaborée de manière unilatérale par le gouvernement et son ministre du Travail, en dehors du cadre du dialogue social, et qu’elle sert les intérêts du patronat. L’UMT réaffirme ainsi sa détermination à «poursuivre la lutte», en déclarant qu’il n’y aura aucun renoncement au droit de grève, considéré comme un acquis historique et une pierre angulaire de la défense des droits et libertés syndicales.
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