Jour après jour, la France perd progressivement ce qui lui reste encore en termes d’influence en Afrique. L’ancien colonisateur fait aujourd’hui face à un sentiment antifrançais manifeste. L’attitude hautaine, et c’est le moins que l’on puisse dire, de l’actuel président Emmanuel Macron n’arrange rien à cette situation. Il ne fait qu’attiser davantage les réactions anti-françaises par ses actions provocatrices et son usage d’un langage aux relents colonialistes aujourd’hui désuet, écrit le quotidien Al Akhbar dans l’édito de son édition du lundi 6 mars.
Depuis le Maroc, jusqu’à la République Centrafricaine, en passant par le Gabon, le Mali, le Burkina Faso ou encore la RDC, le président français, son pays avec, ne fait que récolter les fruits d’une politique africaine néocolonialiste. Le Maroc est le premier pays à avoir opposé un rejet franc à cette nouvelle politique macronienne qui veut en faire une chasse gardée de la France.
Sur toute cette vaste géographie africaine, le président français ne fait que susciter rejet et révolte, sa politique de mainmise sur ces pays, la volonté de manipuler leur stabilité politique et économique et même leur souveraineté et leur intégrité territoriale lui attire des critiques de tout bord, souligne l’éditorialiste. Le récent échange, énergique, entre le président français et son homologue congolais lors de la récente visite du premier dans certains pays africains, y compris la RDC, en est un exemple patent.
Les Africains l’ont exprimé clairement face à leur hôte, l’Afrique n’a aucune leçon à recevoir de la France. En tout cas, plus maintenant. Plus encore, poursuit l’éditorialiste, ses manœuvres politiques lui ont valu une régression, à vue d’œil, de son influence dans cette zone du monde. Il est clair que les choses ne vont pas s’arrêter là, la France va continuer à récolter des défaites politiques et diplomatiques et se trouvera dans l’incapacité de préserver ses alliances et ses partenariats.
A moins que, aussi bien à l’Élysée qu’à Matignon, les décideurs français procèdent sans attendre à une révision de leur politique et de leurs décisions, tenant en compte l’élargissement du territoire qui s’échappe chaque jour encore plus que la veille à leur influence. Nous ne sommes plus dans les années 70 et 80, une réalité qui semble échapper au président français, lorsque l’Hexagone pouvait encore faire la pluie et le beau temps dans cette partie d’Afrique et décidait des destins des pays de cette région, à coup d’interventions militaires ou même financière, reversant les pouvoirs en place.
Rien n’oblige les pays africains à continuer à accepter cette logique dépassée de la gestion des relations entre les États. Ce que le président français ne semble pas encore avoir compris, souligne l’éditorialiste, c’est que la décision des pays africains de se soustraire à la mainmise de la France n’émane pas uniquement des élites politiques de ces pays, mais c’est également une revendication populaire. Une revendication que les peuples de ces pays ont exprimée clairement dans leurs différentes manifestations contre la présence française sur leur territoire.