Interrogée par le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) à la Chambre des représentants sur les raisons de la non-activation de la décision du Tribunal de commerce de Casablanca de mettre en location les bacs de stockage de la Samir à l’Etat, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a répondu par un flash-back.
«Je tiens à rappeler au groupe parlementaire du PJD que la décision de mise en location des bacs de stockage à l’Etat a été prise en 2020 avant son annulation en 2021, alors que le PJD dirigeait le ministère de l’Energie et le gouvernement», a-t-elle souligné.
Elle a précisé, dans le même sens, que le baril de pétrole coûtait en 2020 à peu près 20 dollars, ce qui a amené le gouvernement à saisir le Tribunal de commerce de Casablanca pour permettre à l’Etat de louer les bacs de stockage de la Samir.
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Après l’aval du tribunal, le gouvernement avait chargé l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) de préparer le contrat de location. Toutefois, après plus d’un an, le 7 juillet 2021, le syndic judiciaire avait adressé une correspondance au gouvernement afin d’activer la décision du tribunal, s'est remémorée la ministre.
«Il s’est avéré par la suite que le gouvernement est revenu sur sa décision menant ainsi à son annulation de manière définitive par le tribunal le 23 novembre 2021», a tonné Leila Benali.
La responsable gouvernementale n’a d'ailleurs pas écarté la possibilité de recourir aux capacités de stockage de la Samir. «Si le prix du pétrole sur le marché international baisse à moins de 20 dollars, le ministère se saisira de cette occasion et profitera des capacités de stockage de la Samir», a-t-elle annoncé.
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Elle a par la suite évoqué les difficultés auxquelles fait face le gouvernement dans la gestion de ce dossier qui se caractérise par «une complexité sans précédent», eu égard à l'accumulation de problèmes et de dettes durant plus de 20 ans, engendrant ainsi un arrêt de la raffinerie la Samir.
«Le ministère examine actuellement quelques scénarios avec des investisseurs de pays voisins qui s’intéressent au raffinage et qui ont manifesté leur désir d’investir dans le stockage, la transformation et le raffinage des produits pétroliers et des énergies vertes», a fait savoir Leila Benali, sans toutefois donner plus de détails.
Pour la ministre, il convient de trouver une solution durable au dossier de la Samir, loin des «surenchères techniques et politiques». «On sait tous qu’on fait face à des fluctuations des prix du pétrole à l’international, cette situation ne changera pas et s’étalera sur le siècle à venir. Il est donc indispensable de mettre en place un projet d’investissement durable pour des énergies durables», a encore précisé la responsable gouvernementale. Pour elle, il faut tout faire pour éviter de «rouvrir la Samir et d’être obligé de la refermer après deux ans».