Réunis hier à New York, les membres du Conseil de sécurité ont étudié les suites de la crise entre Rabat et Ban Ki-moon. A la suite des consultations à huis clos, le président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins, a indiqué à la presse que chaque membre du Conseil va dialoguer individuellement avec le Maroc pour tenter de «stabiliser la situation» et de «la faire évoluer de manière positive». Il a également ajouté que «le Conseil s'est déclaré très inquiet» de ce qui ressemble désormais à une querelle entre le royaume et Ban Ki-moon.
Toutefois, (et c’est sans doute le point le plus important), l’ambassadeur angolais n’a pas exprimé le soutien public du Conseil de sécurité au secrétaire général Ban Ki-moon, ni enjoint au Maroc de revenir sur sa décision de stopper les aides à la Minurso et de réduire son personnel civil et politique.
Selon l’AFP, «la querelle ONU-Maroc divise les membres du Conseil de sécurité». Au cours du débat, la France, l'Espagne, l'Egypte, le Japon ou le Sénégal ont pris le parti de Rabat, ont indiqué des diplomates à l’AFP.
Dans ce dossier, l’Américain Jeffrey Feltman (un nom qu’il faut bien retenir) et qui occupe le poste de sous-secrétaire des Affaires politiques à l’ONU, ne s’est pas montré tendre envers le Maroc. Selon des sources diplomatiques, citées par l’AFP, il a affirmé que l’expulsion par le Maroc du personnel civil de la Minurso «était sans précédent» et que «si la Minurso est empêchée de fonctionner, cela pourrait menacer la paix et la sécurité régionales.» Ce n’est pas d’ailleurs la première fois que le nom de Feltman apparaît parmi ceux qui manœuvrent le plus activement contre les intérêts du Maroc.
Une position qui peut traduire l’ambiguïté de plus en plus manifeste des Etats-Unis dans le soutien de la position marocaine par ce pays influent et membre permanent au Conseil de sécurité. D’ailleurs le nom des Etats-Unis n’est pas cité parmi les pays qui ont soutenu la position du Maroc lors de la réunion du Conseil de sécurité. Il reste à espérer que les prochaines élections américaines apporteront à la tête du département d’Etat des personnes plus compréhensives envers le royaume, allié traditionnel des Etats-Unis.