Initialement prévu dans la capitale koweïtienne le 23 février dernier, un sommet tripartite entre l’émir du Koweït et les présidents algérien et égyptien n'a finalement pas eu lieu.
Selon le site arabophone arabicpost.net, diffusé depuis Istanbul, en Turquie, le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi, très remonté contre les agissements diplomatiques du régime algérien, aurait quitté le Koweït quelques heures seulement avant l’arrivée du président algérien.
Les deux chefs d’Etat, qui venaient d’assister à Doha à une rencontre entre pays exportateurs de gaz naturel, avaient prévu une autre rencontre au Koweït, où leur visite respective était programmée à la même date du 22 au 23 février, toujours selon arabicpost, qui relaie des informations sur cette rencontre qui avait été annoncée à la fois par des médias égyptiens, algériens et koweïtiens.
Le départ précipité de Abdelfattah Al-Sissi, après sa visité écourtée au Koweït, est une manière d’exprimer sa volonté de ne pas de nouveau croiser le chemin du président algérien, les deux pays étant en profond désaccord sur de nombreux dossiers.
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Pour ne citer que les plus récents, le Raïss égyptien a très mal digéré une rencontre qui s'est tenue à Doha entre le président Tebboune et le Premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, pourtant reconnu par la communauté internationale, alors que l’Egypte soutient son frère ennemi de l’Est libyen, le général Khalifa Haftar.
Quelques semaines plus tôt, l’Algérie a également tenté, puis lamentablement échoué, à jouer un rôle de médiateur entre les factions palestiniennes, un domaine qui reste la chasse gardée du Caire.
Mais ce qui a le plus irrité le président égyptien, c’est la création du «G4», regroupant l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Ethiopie, dans le contexte du récent sommet Union européenne-Union africaine à Bruxelles, les 17-18 février derniers. Ce quatuor prétend «coordonner et se consulter» sur les problèmes les plus importants qui se posent à l’Afrique.
C’est un communiqué de la présidence nigériane qui avait annoncé, le 18 février, la création du G4 africain, une plateforme qui se donne pour buts de coordonner, analyser, se concerter et trouver des solutions aux défis du continent, selon un communiqué de la présidence nigériane.
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L'initiative a fortement déplu au Caire car l’Egypte considère que la présence de l’Ethiopie dans ce groupe, encore virtuelle, est de nature à contrer ses intérêts stratégiques, et tout particulièrement son profond désaccord avec Addis-Abeba sur la question du barrage de la Renaissance et le débit des eaux du Nil.
Aux yeux du Caire, Alger semble donc avoir désormais choisi son camp, d’où cette fin de non-recevoir opposée par le président Al-Sissi à Tebboune.
Un autre pays ne doit pas regarder d’un bon œil cette annonce de la création du G4 africain: le Maroc, eu égard à l’hostilité patente d’Alger et de Pretoria envers l’intégrité territoriale du Royaume. La création de ce groupement devrait donc davantage accentuer les divisions en Afrique, et donc menacer au premier chef les instances de l'Union Africaine, qui risquent de se retrouver vidées de leur substance.