Le roi Mohammed VI est attendu à Riyad. Le déplacement royal devrait intervenir vers le 15 avril, date de la tenue du sommet de la Ligue arabe dans la capitale saoudienne. Une invitation avait au préalable été adressée au souverain, nous précise une source diplomatique sous couvert de l'anonymat.
Le sommet de la ligue arabe, 29e du genre, devait initialement se tenir fin mars. Mais Ahmed Qattan, l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Caire, délégué à la Ligue arabe, avait demandé son report pour cause de la tenue de l'élection présidentielle égyptienne à cette date.
Tout plaide pour une présence du souverain à cet événement. A l’excellence des relations entre le Maroc et l’Arabie saoudite, s’ajoute le contexte actuel dans lequel évolue le monde arabe et où le Maroc est appelé à jouer un grand rôle. Allié stratégique des pays du Golfe, le Royaume fait partie intégrante de la Coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen. Le Maroc joue également les bons offices dans la crise entre, d’une part, l’Arabie saoudite et ses alliés de la région et, d’autre part, le Qatar. Tout comme il est en tête quand il s’agit de défendre la cause palestinienne, le roi étant président du Comité Al Qods.
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En prenant part à la session de Riyad, le roi signe ainsi le grand retour du pays au sein de la famille arabe, après la réussite du come-back du royaume dans les institutions continentales, l’Union africaine en premier lieu. Alors qu’il y était attendu, le souverain ne s’était finalement pas rendu au dernier sommet de la Ligue arabe, qui s’est tenu à Amman, en Jordanie, en mars 2017. Le Maroc avait également renoncé à organiser l’avant-dernière session du Sommet qui devait se tenir en 2016 à Marrakech.
Le déplacement de Mohammed VI à Riyad constitue la deuxième sortie officielle du souverain à l’étranger. Hier mardi 10 avril, à Paris, le roi s’est entretenu avec le président français avec lequel le souverain a abordé la situation au Moyen-Orient, ainsi que les questions d’ordre régional et international. Il en est ressorti une large convergence de vues.
Les activités royales interviennent dans un contexte de grandes tensions, nées autour du dossier du Sahara et provoquées par les violations du front Polisario de l'accord de cessez-le-feu, notamment à travers des incursions dans la zone tampon. Elles marquent également le retour aux affaires du souverain après l'opération qu'il a subie le 26 février dernier à Paris et la période de convalescence à laquelle il était tenu depuis. Les médecins du souverain avaient indiqué que des explorations médicales menées à cet effet avaient conclu à un flutter auriculaire sur cœur sain. L’ablation par radiofréquence de cette arythmie, réalisée à la clinique Ambroise Paré à Paris, avait permis de normaliser le rythme cardiaque.