Les Pays-Bas ont fini par accéder à la demande du Maroc. Ancien parlementaire, trafiquant notoire de drogue et agitateur défendant l’indépendance du Rif, Saïd Chaou a été arrêté ce jeudi 29 juin par les autorités néerlandaises. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt et d’une demande d’extradition, formulés par le Maroc respectivement en 2010 et en 2015. Mais il était jusque-là libre de ses mouvements à Amsterdam. C’est en exécution de ces deux demandes marocaines qu’il a été arrêté, précise une source au ministère des Affaires étrangères à le360. «Les nombreux échanges entre les deux parties, durant les derniers mois, et plus particulièrement au cours des derniers jours, se sont avérés concluants dans la mesure où ils ont permis de faire aboutir les procédures judiciaires et de coopération entre les deux pays», nous dit cette source.
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Chaou est accusé de crimes liés à la constitution d’une association de malfaiteurs et de crime d’homicide volontaire ainsi que de délits de corruption et de trafic international de stupéfiants. «Cette nouvelle arrestation n’est pas liée à la procédure judiciaire en cours aux Pays-Bas, dans laquelle le dénommé Chaou est poursuivi pour d’autres crimes et délits», précise notre source. Car, dans son pays de résidence, Chaou est également poursuivi pour des crimes graves. En juin 2015, il a été arrêté pour constitution de bande criminelle, trafic de drogue et d’armes. Cette affaire suit son cours et sera jugée avant la fin de l’année aux Pays-Bas.
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Il aura ainsi fallu attendre sept ans pour que les requêtes marocaines soient enfin traitées de manière «sérieuse et concrète». Une première donc. Chaou a beau se réfugier derrière son nouveau statut de défenseur de l’indépendance du Rif, il est désormais arrêté pour ce qu’il est réellement: un trafiquant. «La réponse favorable à ces requêtes constitue une reconnaissance de la crédibilité de la justice marocaine et de la fiabilité des accusations portées par le Maroc contre Chaou», commente notre source.
Chaou sera extradé au Maroc, a indiqué, jeudi à Rabat, Mustapha El Khalfi, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement. Il y sera jugé «conformément à la loi en vigueur et dans le respect des garanties requises», souligne-t-on.