L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura s’est promené en toute liberté, mardi matin, dans les principales artères de Laâyoune sans protocole, ni mesures strictes de sécurité. Auparavant, il a eu de longues discussions avec plusieurs dirigeants d’institutions et d’associations civiles.
L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU est arrivé lundi à Laâyoune dans le cadre de sa tournée dans la région, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du jeudi 7 septembre. Lors de sa visite dans cette ville, il s’est réuni, lundi soir, avec des acteurs de la société civile et des élus ainsi qu’avec la commission régionale des droits de l’Homme. L’envoyé spécial a entendu un exposé des dirigeants de cette commission qui est une antenne régionale du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) auquel a été rendu un hommage international.
Pour rappel, cette commission fait le suivi de la situation des droits de l’Homme dans les différentes villes de la région à travers la réception des plaintes des citoyens relatives à des allégations de violations des droits des personnes. Le conseil de sécurité de l’ONU avait d’ailleurs salué le rôle joué par les deux commissions régionales des droits de l’Homme dans les deux régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab. Le conseil de sécurité avait également salué l’interaction du Maroc avec les mécanismes du conseil des droits de l’Homme relevant de l’ONU lors de sa réunion tenue le vendredi 30 octobre 2020.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que Staffan De Mistura a rencontré les élus de la région dans le siège de la faculté de Laâyoune. Au cours de cette réunion, le président du conseil de la commune de Laâyoune, Hamdi Ould Errachid, a indiqué que «la majorité de la population du Sahara soutient le plan marocain d’autonomie. La région vit au rythme d’un développement continu, de prospérité et d’ouverture sur plusieurs domaines. Ce qui lui a permis d’être aujourd’hui un pôle d’investissement international».
Par ailleurs, l’envoyé spécial de l’ONU a reçu une lettre émouvante de Mustapha Salma, ancien cadre du Polisario aujourd’hui exilé, dans laquelle il a dit en substance: «vous allez visiter les camps de Tindouf où on va vous servir une scène de carnaval de femmes et de jeunes portant des drapeaux du Polisario. Ils peuvent même s’écrier devant vous contre ce qu’ils considèrent comme une négligence de la communauté internationale que vous représentez pour leur cause. Mais si vous demandez à ceux que vous allez rencontrer s’ils ont une opinion différente de celle qu’ils scandaient en public vous allez comprendre que ceux qui vivent dans les camps ne représentent pas ce que le Polisario appelle le peuple sahraoui. Il n’existe aucun peuple dans le monde composé d’une seule couleur politique et ayant une seule opinion excepté la Corée du Nord isolée du monde».