L’Initiative atlantique du roi Mohammed VI représente un tournant stratégique pour la région. Une vision qui saura renforcer la position de l’Afrique dans ce vaste espace géopolitique, comme le souligne Abdelhak Bassou, senior fellow au Policy Center for the New South (PCNS), dans une déclaration pour Le360.
L’Initiative vise à redéfinir l’Atlantique, non seulement en termes géographiques, mais aussi en tant qu’espace de coopération et de dialogue. Elle reconnaît le rôle crucial de l’Afrique atlantique, souvent marginalisée dans les discussions sécuritaires et économiques. En rassemblant ces pays sous un même drapeau institutionnel, l’initiative entend leur donner une voix unifiée et plus forte dans les affaires atlantiques, explique celui qui est également professeur à l’Université Mohammed VI polytechnique de Ben Guerir (UM6P).
«L’initiative royale vise à renforcer la position de l’Afrique atlantique en favorisant la création d’un cadre institutionnel solide regroupant les 23 pays de la région. Cette unité leur permettra de débattre, de négocier et de dialoguer efficacement avec d’autres acteurs de la région atlantique, comme l’Amérique du Sud atlantique, les États-Unis et l’Europe atlantique. Si cette Afrique atlantique constitue un front uni, elle sera plus forte, plus solide et ne répétera pas les erreurs, par exemple, de la Méditerranée», argumente notre interlocuteur.
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Pour y parvenir, il est essentiel de développer une vision commune. «Ces 23 pays doivent être conscients de l’importance de partager une perception commune des intérêts à protéger, promouvoir et défendre, ainsi que des menaces à repousser. Par exemple, les questions de sécurité, telles que celles liées au golfe de Guinée, nécessitent une approche régionale, car elles ne peuvent être résolues localement», estime Abdelhak Bassou.
Selon l’expert, il existe de nombreuses opportunités de coopération et de complémentarité entre ces pays. «Le projet de gazoduc offre, par exemple, des avantages potentiels non seulement pour l’exportation de gaz vers l’Europe, mais aussi pour tous les pays qu’il traversera. Imaginons également un réseau de ports le long de la côte africaine, du Maroc à l’Afrique du Sud, qui ouvrirait des opportunités bénéfiques non seulement pour le Maroc et l’Afrique atlantique, mais également pour l’ensemble du continent, en particulier pour les régions enclavées», analyse-t-il.