L’affaire a été portée par Amnesty International (AI) devant la justice israélienne en janvier dernier. Le tribunal de Tel-Aviv a rendu dimanche 12 juillet son verdict: il n’existe aucune forme de preuve d’une utilisation malveillante par des pays tiers de la technologie d’espionnage Pegasus, conçue par la société israélienne NSO, donnant accès à toutes les données enregistrées dans un téléphone et même d’en activer la caméra et le microphone.
La justice de l’Etat hébreu a donc tranché et rendu publique sa décision ce lundi 13 juillet: la demande d’AI voulant que la licence d’exporter soit retirée à NSO est rejetée. Ainsi en a décidé le tribunal de Tel-Aviv qui a justifié sa décision par l’incapacité des avocats d’Amnesty à fournir «une preuve à l’assertion d’une tentative de tracking d’un activiste des droits de l’Homme par hacking de son téléphone mobile». Tout comme AI n’a pas réussi à prouver que NSO est derrière cette tentative. Dans son verdict, la juge Rachel Barkai a précisé que le département qui contrôle les exportations au sein du ministère de la Défense fait preuve «d'une grande vigilance» avant d'accorder une licence de commercialisation ou d'exportation.
Et d’ajouter: «il n'est pas prouvé qu'une tentative a été faite pour surveiller un militant des droits humains en tentant de pénétrer dans son appareil téléphonique», précisant que le département en charge des exportations au ministère de la Défense est «particulièrement sensible à la question des atteintes aux droits humains».
Lire aussi : Espionnage téléphonique: les preuves de l’amateurisme d’Amnesty International
Si la plainte d’AI déposée à Tel-Aviv concernait un de ses militants dont le téléphone aurait fait l’objet d’une opération de piratage par Pegasus, l’ONG avait dirigé les mêmes accusations contre le Maroc. C’est ainsi qu’AI avait sorti le mois dernier un rapport accusant les autorités du Royaume d’utiliser le même Pegasus pour espionner le mobile du journaliste et activiste Omar Radi, actuellement sous le coup d’un procès pour intelligence avec des parties étrangères.
Usant des mêmes hypothèses, dans l’un comme dans l’autre cas, Amnesty aura dans les deux situations montré toute l’étendue de son incapacité à appuyer ses accusations par des éléments de preuves tangibles, ou du moins crédibles.
Dans le cas marocain, les autorités formulent depuis l’éclatement de cette affaire une seule et unique requête à l’adresse d’AI: des preuves. Mais plus les jours passent, plus l’ONG montre qu’elle ne dispose visiblement pas des preuves de l’accusation qu’elle a formulée et sur laquelle ont reposé les sujets traités par les journalistes de pas moins de 17 médias internationaux. Les autorités marocaines sont déterminées à recourir à toutes les voies légales si AI persiste dans son silence à ne pas apporter les preuves de l’accusation qui a servi à une large campagne de diffamation du Royaume.