Loi sur le droit de grève: satisfecit du gouvernement, mécontentement des syndicats

Près d’un millier de retraités de la fonction publique et des administrations assimilées manifestent le 30 novembre 2024 devant le siège du Parlement à Rabat. (Y.Mannan/Le360)

Revue de presseAlors que le gouvernement exprime sa satisfaction au sujet de l’adoption de la nouvelle loi n° 97.15 sur le droit de grève, évoquant une «responsabilité historique», des syndicats demandent à l’Exécutif de revoir «son approche unilatérale pour aboutir à une option consensuelle». Une escalade reste en vue, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dont provient cette revue de presse.

Le 25/12/2024 à 18h26

Juste après l’adoption hier, mardi 24 décembre, par la Chambre des représentants du projet de loi organique n° 97.15 définissant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève, avec 124 voix pour et 41 contre, des syndicats annoncent plusieurs formes de protestation.

À ce propos, la Confédération démocratique du travail (CDT) a réuni, ce mercredi 25 décembre 2024, son comité exécutif pour prendre la décision appropriée pour réagir à l’adoption du projet.

Dans une déclaration à Al Ahdath Al Maghribia, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce jeudi 26 décembre, «un leader de cette centrale syndicale a indiqué que la décision d’appel à une grève générale est à l’étude», précisant que «le conseil national de la CDT avait déjà pris cette décision que le comité exécutif concrétisera».

Selon cet interlocuteur, «les amendements validés par le gouvernement ne touchaient pas au fond des revendications syndicales», car «la décision d’une grève générale reste très plausible».

Al Ahdath Al Maghribia ajoute que «le Front national pour la défense du droit de grève, qui se réunira incessamment, compte également opter pour l’escalade».

Le Front national pour la défense du droit de grève, qui avait organisé un sit-in devant le siège du Parlement à Rabat, le mardi 17 décembre, avait appelé le gouvernement à «revoir son approche unilatérale et opter pour une démarche consensuelle».

Et pour le gouvernement, indique le quotidien, «le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a déclaré dans son allocution à l’occasion de l’adoption de cette nouvelle loi qu’il s’agit d’une responsabilité historique».

Lors de la séance plénière consacrée à l’examen et l’adoption du projet, rappelle Al Ahdath Al Maghribia, «de nouveaux amendements, qui n’ont pas été examinés auparavant au sein de la commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, ont été validés».

Il s’agit notamment de «la réduction des délais de notification de la grève dans le secteur public, ou encore dans le secteur privé pour les professionnels», de «l’intégration des travailleuses et travailleurs domestiques parmi les catégories concernées par le droit de grève» et du «recours à la justice des référés pour suspendre temporairement une grève».

Selon le rapport de la Commission des secteurs sociaux concernant ce projet de loi organique, «le nombre d’amendements proposés par les différents groupes parlementaires s’est élevé à 334, tandis que le gouvernement a soumis 56 amendements».

Par Mohamed Younsi
Le 25/12/2024 à 18h26