Un dirigeant de l’USFP a déclaré au quotidien Assabah, sous le couvert de l’anonymat, que depuis que l’éventualité d’un remaniement ministériel a été évoquée, il y a un certain temps, son parti se trouve au milieu du gué, dans un attentisme intenable qui n’a que trop duré.
Cette situation a même jeté un flou sur ses positionnements politiques, comme cela est apparu lors des questions mensuelles adressées au chef du gouvernement au parlement, ainsi qu’aux ministres et au sein des commissions parlementaires.
Dans son édition du mercredi 26 juillet, le quotidien arabophone Assabah rapporte que d’autres dirigeants ittihadis lui ont confirmé que leur parti ne jouait plus son rôle au sein de l’opposition institutionnelle au parlement, se faisant même voler la vedette par le groupe du Mouvement populaire dont les interventions sous la coupole lui ont fait porter l’habit d’un parti de gauche et de leader de l’opposition parlementaire.
D’ailleurs, Abderrahim Chahid, président du groupe de l’USFP à la chambre des députés, n’intervient quasiment plus dans les débats parlementaires, même quand des questions cruciales, économiques ou sociales, sont abordées.
Il s’agit pour lui de ne pas mettre son parti en porte-à-faux par rapport au gouvernement, dans l’attente d’un remaniement dont le retard a malmené le parti de la rose qui a tout sacrifié en abandonnant les rênes de l’opposition, mais sans le dire ouvertement.
A force de lorgner le prochain remaniement ministériel, le parti de Driss Lachgar donne l’impression d’être anesthésié, car il n’est plus dans l’opposition et n’a pas non plus intégré la coalition gouvernementale.
Selon Assabah, la direction du parti guette toujours un appel téléphonique du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dont elle attend qu’il lui fasse une bonne proposition consistant en deux portefeuilles ministériels de poids, en plus d’un poste de secrétaire d’Etat.
Mais dans les salons de Rabat, il se dit clairement qu’au cas où remaniement ministériel il y aura, d’autres partis, pour avoir ouvertement soutenu la majorité gouvernementale, doivent avoir la priorité sur l’USFP en vue d’entrer au gouvernement
C’est ce qui explique, selon Assabah, la guéguerre actuelle entre les socialistes d’un côté et les deux autres partis proches du gouvernement, à savoir l’Union constitutionnelle et le Mouvement démocratique et social.
Les dirigeants de ces deux derniers partis ne cessent de se plaindre de ce qu’ils appellent le rapprochement entre Akhannouch et l’USFP, rappelant que, contrairement au soutien dit critique de ce parti, ils ont toujours coordonné leurs actions avec l’actuelle majorité, qu’ils ont soutenue depuis son investiture.