Dans son édition du vendredi 3 mars, le quotidien arabophone Assabah rapporte, sur la foi de rapports médiatiques, que le vote du parlement européen concernant des journalistes marocains, poursuivis et jugés pour des crimes de droit commun, n’aurait jamais pu avoir lieu sans la mobilisation du groupe parlementaire européen dirigé par le député Stéphane Séjourné (SS), qui n’est autre que le porte-voix des «Macronistes» au sein du parlement de Strasbourg.
En effet, SS n’est autre que le conseiller attitré d’Emmanuel Macron, depuis 2014, c’est-à-dire du temps où ce dernier était encore ministre de l’Economie du président socialiste François Hollande. Il a même été officiellement nommé conseiller politique à l’Elysée dès le premier mandat de Macron, poste qu’il quitte en 2019 en étant élu député européen.
Avec la rebaptisation du parti de Macron en «Renaissance», en lieu et place de «La République en marche», c’est encore cet homme qui a continué à murmurer à l’oreille de Macron qui devient le secrétaire général du nouveau parti.
Ainsi, selon Assabah, les manœuvres de Macron au parlement européen, via le député SS, s’inscrivent dans une nouvelle stratégie visant à redessiner une carte géopolitique où il ne sera pas permis au Maroc, vu par la France comme un sérieux concurrent économique en Afrique, de continuer à jouer un rôle de premier ordre dans le pourtour méditerranéen.
Pour ce faire, l’Elysée aurait utilisé la présidence du groupe Renew Europe par Stéphane Séjourné au parlement européen pour liguer certains députés de diverses sensibilités contre le Maroc. Pourtant, lors de son élection à la tête de ce groupe en 2021, Stéphane Séjourné avait juré, face à des députés outrés par sa trop grande proximité avec Macron, qu’il ne servirait pas les vues du président français au parlement européen. Engagement qu’il n’a finalement pas respecté.
Assabah rappelle que le Maroc a fermement réagi à toutes ces manœuvres, et a même démenti tout récemment les déclarations lénifiantes du président Macron, en lui répondant que les relations maroco-françaises sont loin d’être amicales, qu’il s’agisse de celles entre le palais royal et l’Elysée, ou entre les gouvernements des deux pays.