S’exprimant lors de la réunion ministérielle organisée dans le cadre des travaux du 1er Sommet Corée-Afrique, Nasser Bourita a fait savoir que le Maroc, qui a fait de la coopération et de la solidarité Sud-Sud un pilier stratégique de sa politique étrangère, a lancé plusieurs initiatives dans des domaines clés et prioritaires pour le continent, notamment le changement climatique, la sécurité alimentaire, la santé et les infrastructures de connectivité.
Il a, dans ce sens, évoqué la volonté royale de promouvoir l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique, visant à mettre les routes, les ports et les réseaux ferroviaires du Royaume à la disposition des États sahéliens enclavés, à savoir l’Initiative des États africains de l’Atlantique, qui vise à structurer un espace géostratégique et à unir ses pays autour d’objectifs et d’actions communs et le projet de gazoduc atlantique Maroc-Nigeria qui constitue un véritable levier pour l’intégration régionale.
Lors des discussions pour un cadre juridique sur le commerce et l’investissement entre le Maroc et la république de Corée, le 2 juin à Séoul.
En matière de sécurité alimentaire, le Maroc apporte sa contribution pour assurer l’accès à des récoltes stables et régulières en Afrique, à travers le développement de nombreuses unités de production d’engrais, a ajouté le ministre, notant qu’en matière de coopération technique, le Royaume a accordé plus de 12.000 bourses d’études aux étudiants et aux personnels techniques africains, leur permettant de poursuivre des études dans les universités et établissements spécialisés marocains.
Par ailleurs, Bourita a affirmé que les pays africains sont «ouverts et désireux d’établir un partenariat mutuellement bénéfique avec la Corée», un partenariat qui développe l’économie, mais qui soit centré sur les peuples, notamment à travers le renforcement des bases de la santé publique et de l’éducation, ainsi que la formation de ressources humaines de haute qualité.
Il s’agit d’«un partenariat qui promeut le commerce et l’investissement et qui favorise les infrastructures, tout en investissant dans des domaines émergents, tels que l’innovation, la technologie, la transformation numérique, ainsi que les économies vertes et bleues», a poursuivi le ministre.
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Dans ce sens et afin de maximiser les dividendes du partenariat Corée-Afrique, la coopération triangulaire devrait faire l’objet d’une attention particulière, avec une plus grande implication de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOIKA), a relevé Bourita, précisant qu’il s’agit d’un autre canal utile où tous les partenaires apportent leurs connaissances et leur expertise, ce qui encourage l’innovation et la co-création et conduit à des avantages mutuels.
Il reste encore beaucoup à faire pour libérer tout le potentiel du partenariat Afrique-Corée, a-t-il, par ailleurs, noté, relevant que bien que l’aide au développement de la Corée ait augmenté, l’investissement direct étranger de la Corée en faveur de l’Afrique représente 1,5 % du total des investissements internationaux du pays.
Sur le plan commercial, les échanges de la Corée avec l’Afrique restent relativement faibles, en valeur absolue, même s’ils ont augmenté de plus de 150% depuis 2015, une tendance qui doit être exploitée pour qu’elle soit durable, a estimé Nasser Bourita, rappelant que d’ici 2030, l’Afrique devrait représenter plus de 6,7 milliards de dollars de dépenses combinées des consommateurs et des entreprises.
Et comme la production économique africaine devrait atteindre 29 milliards de dollars d’ici 2050, les secteurs privés africains et coréens devraient saisir les importantes opportunités existantes pour développer ou étendre leurs activités en Afrique, a-t-il ajouté.
Il a, en outre, salué l’organisation de la première édition du Sommet Corée-Afrique, le qualifiant de «moment historique et d’étape importante vers une coordination plus étroite avec un pays ami, la Corée, qui a prouvé être un partenaire crédible pour les pays africains, montré un intérêt sincère à collaborer, dans le respect, avec les Africains, et démontré sa capacité à contribuer à la mise en place d’un processus innovant de co-développement en Afrique, à laquelle le Royaume du Maroc et Sa Majesté le roi Mohammed VI attachent une grande importance».
S’agissant du thème de ce premier sommet, «L’avenir que nous construisons ensemble: croissance partagée, durabilité et solidarité», le ministre a estimé qu’il reflète judicieusement un ensemble d’aspirations fortes et communes, visant notamment à parvenir à un développement durable, en tenant compte des besoins humains et des limites de la nature, à mettre en place une croissance inclusive, qui ne laisse personne de côté, et à promouvoir une coopération pragmatique fondée non seulement sur la solidarité, mais aussi sur la responsabilité partagée et les avantages mutuels.
L’Afrique, malgré d’énormes défis, qu’il s’agisse de l’impact différé de la pandémie de la Covid, des contraintes économiques, du changement climatique ou des tensions géopolitiques, reste en plein essor, en tant que moteur de croissance mondiale notamment grâce à sa jeunesse, a relevé le ministre, ajoutant que l’Afrique est en pleine mutation et peut bénéficier de partenariats innovants au service d’une prospérité partagée.