Ilyas El Omari, secrétaire général du Parti authenticité et modernité, a tout fait pour profiter du contexte actuel de mobilisation générale et unanime des états-majors des partis politiques autour de la défense de l’intégrité territoriale du Maroc, pour tenter de redorer son blason.
En effet, il a été décidé, lors d’une récente réunion du Bureau politique du PAM consacrée à la question nationale, de tenir une réunion du Conseil national, programmée pour le samedi 21 avril et avec un ordre précis, dont l’examen du départ et le remplacement d’Ilyas El Omari himself à la tête du parti.
Or, selon le quotidien Al Akhbar de ce lundi 23 avril, Ilyas El Omari a complètement chamboulé l’ordre du jour de la réunion du Conseil national. Plus précis, Akhbar Al Youm du même jour ajoute qu’un seul point était au menu : l’intégrité territoriale du royaume. Un changement radical dont ont été informés tous les membres du parlement du PAM qui ont senti la manigance démagogique à travers ce bis repetita.
Réponse du berger à la bergère, seuls 243 membres, sur les 1200 qui composent le Conseil national du parti du tracteur, ont répondu présents à la convocation d’El Omari. Les poids lourds du parti ont majoritairement boycotté cette réunion, à l’instar de Mustapha El Bakkoury, ancien secrétaire général du PAM et actuel président du Conseil régional de Casablanca-Settat, Ahmed Akhchichen, président du Conseil régional de Marrakech-Safi, Abdenbi Bioui, président du Conseil régional de l’Oriental. Pire, sur les 120 parlementaires que compte le PAM au sein des deux chambres de l’hémicycle, seulement 20 députés ou conseillers ont fait le déplacement au Palais des congrès de Salé.
D’après les sources d’Al Akhbar, Hakim Benchamass, président de la Chambre des conseillers, n’était présent que «pour la forme», assis au fond de la salle avec Habib Belkouch, SG par intérim du PAM lors de la démission d’El Omari, et Larbi Mharchi, président de l’instance des élus du PAM. Ce groupe s’est immédiatement retiré après le mot prononcé par Ilyas El Omari devant les 10% des membres du Conseil national du parti.
Ils n’assisteront donc pas à la passe d’armes, relatée par Akhbar El Yaoum, entre le patron contesté du PAM et des militants du parti venus des provinces du sud. En effet, ces derniers ont exigé d’Ilyas El Omari qu'il se rende à Lâayoune pour s’expliquer sur les accusations qui le pointent comme l’instigateur des événements sanglants de Gdim Izik. Décidément, le patron de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma traîne beaucoup de casseroles, mais les carottes sont désormais cuites quant à son avenir à la tête du PAM.