Le régime militaire algérien, distrait par les conflits en Europe et en Afrique, s’est rappelé soudainement du Maroc, son rival de longue date, qui se tenait à l’écart de ces problèmes. Incapable d’impliquer le Maroc dans ses désaccords avec Paris et les nations du Sahel, Alger a inventé un nouveau prétexte pour relancer leur conflit, selon le journal Al Ahdath Al Maghribia du week-end (29 et 30 mars).
Les généraux algériens, se souvenant du vice-consul marocain, Mohamed Soufiani, exerçant encore ses fonctions en Algérie, l’ont déclaré persona non grata. Cette décision apparaît comme une réactivation d’une hostilité sous-jacente, survenant après l’échec de leur tentative d’inciter le Polisario à menacer de reprendre les hostilités.
Comme de coutume, le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères est resté vague sur la nature précise des «comportements suspects» imputés au vice-consul à Oran. Cependant, les observateurs avertis estiment que cette décision n’a que peu de rapport avec les allégations algériennes, qui visent à masquer les tensions internes et les revers diplomatiques du régime.
Étrangement, l’expulsion du diplomate marocain survient au moment où le régime algérien semble faire des concessions à la France. Lors d’une interview télévisée préparée, le président Tebboune a minimisé la crise avec la France, la décrivant comme une «simple mésentente» et un différend artificiel. Cependant, il n’a pas évoqué ses propres remarques dédaigneuses suite au rapprochement franco-marocain, où il avait accusé Paris de trahison et d’agression envers l’Algérie. Cette attitude révèle le mécontentement du régime face à une alliance franco-marocaine qu’il perçoit comme un encerclement.
La défaite algérienne face à Paris est palpable. Les visites des responsables français au Sahara marocain, autrefois qualifiées de trahison, sont désormais accueillies de façon plus mesurée, indiquant que «ces visites ne les provoquent pas et ne les dérangent pas». Il est donc devenu impératif de détourner l’attention par une action hostile au Maroc.
Cette décision vise aussi à résoudre le cas de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, dont la condamnation à 5 ans de prison ferme a davantage terni la réputation des autorités algériennes à l’international. La réaction de la France suggère une stratégie pour éviter une escalade, en espérant une possible grâce présidentielle, rapporte Al Ahdath Al Maghribia.
L’expulsion du vice-consul marocain coïncide également avec la tournée régionale de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara, précédant la présentation d’un rapport sur ce dossier au Conseil de sécurité mi-avril. Traditionnellement, le régime algérien exploite cette période pour inciter le Polisario à des actions symboliques visant à maintenir le statu quo. Cependant, avec le retour de l’administration Trump, qui avait reconnu la marocanité du Sahara, Alger semble avoir opté pour une nouvelle stratégie de tension régionale, en expulsant le vice-consul marocain.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte